Mali : nouveau report du procès de dissolution du parti SADI

Oumar Mariko, président du parti Sadi. DR

Le procès pour la dissolution du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) a été reporté de nouveau, pour la quatrième fois, au 8 avril prochain. Prévue pour le 18 mars, l’audience a été ajournée à la demande du contentieux général de l’État qui avait assigné le parti en justice aux fins de sa dissolution le 28 décembre dernier.

Le sort du parti SADI reste toujours suspendu au verdict du tribunal qui ne se prononce pas. C’est le 4ème report du procès entre le parti de l’opposant historique, Oumar Mariko et le contentieux général de l’Etat. Après le 8 janvier, le 12 février, le 19 février et le 18 mars, la nouvelle date maintenue est le 8 avril prochain devant le tribunal de grande instance de la commune I du district de Bamako. Selon les informations du journal ‘’Info-matin’’, c’est le contentieux de l’Etat lui-même qui aurait demandé cet énième report.

Aux dires de nos confrères, Me Kassoum Tapo, l’un des avocats du SADI, s’est exprimé sur les implications de cette affaire. Il pointe du doigt les accusations portées contre le parti comme étant “vagues et infondées”. “Le SADI n’a enfreint ni l’article 39 de la nouvelle constitution, ni l’article 48 de la charte des partis”, a-t-il déclaré. “Cette affaire est un test pour la liberté d’expression des partis politiques. Si le SADI est dissous, d’autres suivront’’, a rapporté le journal.

Le premier renvoi des débats de fond portant sur la requête pour dissolution du parti SADI introduite par le contentieux de l’État était demandé par la partie défenderesse, les avocats du parti, pour connaître le dossier, le second renvoi pour le 19 février passé est motivé par la non communication de certaines pièces. Selon le collège des avocats du parti, à part l’assignation en justice, aucune autre pièce du dossier ne lui a encore été communiquée. Ainsi, à la demande du tribunal, le contentieux de l’État devrait apporter trois autres pièces, les statuts et règlement du parti SADI, le statut modifié et la charte des partis politiques du Mali.

Indignation des partis politiques

Le journal révèle dans ses colonnes que la démarche du contentieux général de l’État suscite l’indignation de la classe politique notamment, l’ancien premier ministre Moussa Mara qui a dénoncé “des restrictions et autres atteintes à la liberté d’opinion”. Il a martelé que “Les autorités de la transition doivent accepter les opinions divergentes et contradictoires”.

Selon les déclarations de Yaya Sangaré, secrétaire général du parti ADEMA dans les colonnes de l’hebdomadaire ‘’journal du Mali’’ dans sa parution du 17 janvier, ‘’si le PSDA, parti d’Ismaël Sacko, également en exil, a été dissous en juin dernier, ainsi que des associations de la société civile, c’est la première fois qu’une formation politique d’envergure se trouve dans cette situation. ‘’Ce n’est pas un bon message, ni pour la liberté d’expression, ni pour les partis politiques. Nous nous sommes battus pour le pluralisme, nous nous sommes battus pour la démocratie, nous devons faire en sorte qu’aux questions politiques il y ait des réponses politiques. Nous ne pouvons accepter que des situations au sein des partis soient judiciarisées. Cela restreint les libertés et crée une épée de Damoclès. Ce n’est pas bon pour un pays qui traverse aujourd’hui une telle crise’’.

Adama Tembely/ ©️ Malikonews.com 

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