Un pourfendeur de la « Françafrique » nommé « envoyé personnel » de Macron en Afrique

L'ex-ministre français Jean-Marie Bockel, nommé envoyé personnel" de Macron en Afrique. DR

L’ex-ministre français Jean-Marie Bockel, qui avait dénoncé la « Françafrique », a été nommé « envoyé personnel » d’Emmanuel Macron en Afrique, à l’heure où Paris prévoit de réduire fortement sa présence militaire sur le continent, selon une lettre consultée par l’AFP.

Le président français a confié à l’ancien secrétaire d’Etat à la Coopération du président Nicolas Sarkozy (2007) le soin d' »expliquer » aux pays partenaires accueillant des bases françaises — Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon et Tchad — « les raisons et les modalités de ces adaptations » prochaines du dispositif diplomatico-militaire français, « tout en étant à l’écoute de leurs besoins » en matière de formation, de coopération et d’équipement, écrit-il dans cette lettre.

Après une série de coups d’Etat au Mali (2020, 2021), au Burkina Faso (2022) puis au Niger (2023), les juntes militaires parvenues au pouvoir dans ces pays ont poussé dehors l’armée française, marquant la fin d’une ère, après une décennie d’intervention antijihadiste dans une région où la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader.

Après ces humiliantes déconvenues au Sahel, la France a entrepris de réorganiser sa présence en Afrique et compte réduire nettement ses effectifs militaires dans tous les pays où elle opère encore, sauf à Djibouti, au profit d’une présence plus discrète. Les contours de cette réorganisation ont été actés lors d’un conseil de défense en décembre 2023, selon des sources concordantes à l’AFP.

Jean-Marie Bockel devra rendre à l’Elysée ses recommandations en juillet.

L’ex-ministre avait dû quitter son portefeuille Coopération en mars 2008 pour avoir critiqué la « Françafrique », ce système de corruption, de cooptation politique et de chasses gardées commerciales entre Paris et ses anciennes colonies africaines.

Ancien sénateur, M. Bockel a perdu son fils Pierre, officier dans l’armée française, dans la collision de deux hélicoptères au Mali en décembre 2019.

Avec l’AFP

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