Plusieurs partis de l’opposition togolaise ont appelé jeudi la population à participer « massivement » aux manifestations prévues vendredi et samedi à Lomé pour protester contre la nouvelle Constitution malgré l’interdiction des autorités.
Des poids lourds de l’opposition et un groupe de la société civile ont appelé les Togolais lors d’une conférence de presse à « assister massivement aux manifestations des 12 et 13 avril pour dire non à la Constitution frelatée que le régime et ses acolytes cherchent à leur imposer ».
Le ministre de l’Administration territoriale Hodabalo Awaté a interdit ces manifestations pour non-respect du délai de déclaration et du choix d’un itinéraire qui « viole clairement » les textes.
De son côté, le gouvernement a affirmé dans un communiqué publié mardi soir que les organisateurs projettent d’étendre les manifestations « dans toutes les villes en délogeant les élèves et de s’attaquer systématiquement aux domiciles de députés préalablement ciblés ».
« Faux et ubuesque », a rétorqué Paul Dodji Apévon, président des Forces Démocratiques pour la République (FDR)
« Ce sont des manœuvres pour nous intimider et étouffer la marche. Nous avons informé les populations légalement, il n’y a plus de raison qu’on nous dise qu’on ne peut pas manifester demain et vendredi », a-t-il dit.
« Nous devons nous battre, parce que nous sommes en face d’un coup de force perpétré par quelqu’un dont le seul objectif est de demeurer éternellement au pouvoir », a soutenu Jean Pierre Fabre, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC).
Au Togo, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué.
Le Togo a reprogrammé la tenue des élections législatives au 29 avril, après leur report dans le contexte de l’adoption d’une nouvelle Constitution fin mars.
Le scrutin devait avoir lieu le 20 avril, mais le gouvernement togolais les avait reportées pour mener des consultations sur la nouvelle Constitution, considérée par plusieurs partis d’opposition comme une manœuvre pour maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir plus longtemps.
Les leaders de l’opposition n’entendent pas boycotter ces élections, comme ils l’ont fait en 2018 pour dénoncer des « irrégularités » dans le recensement électoral.
Le président Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005. Il a succédé à son père qui avait passé près de 38 ans à la tête du Togo après un coup d’Etat.
Avec AFP