L’un des derniers hôpitaux encore opérationnels à el-Facher, dans l’ouest du Soudan, a été bombardé et des femmes et enfants enlevés dans un camp voisin, ont indiqué dimanche des secouristes bénévoles et une source médicale, imputant ces attaques aux paramilitaires.
El-Facher, capitale du Darfour-Nord, est assiégée depuis mai 2024 par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre depuis plus de deux ans contre l’armée régulière.
Dernière grande ville du Darfour encore contrôlée par l’armée, les paramilitaires tentent de s’en emparer en multipliant les attaques, notamment contre les camps de déplacés qui l’entourent.
« Les FSR ont pris d’assaut (samedi) le camp de déplacés d’Abou Chouk et enlevé huit femmes (…) parmi lesquelles deux fillettes », un enfant de trois ans et un bébé de 40 jours, a déclaré à l’AFP un groupe de secouristes bénévoles.
Plus de vingt personnes sont également portées disparues, selon la même source.
Les organisations internationales accusent régulièrement les FSR d’utiliser les violences sexuelles comme arme de guerre, notamment le viol, l’esclavage sexuel et le mariage forcé.
Le camp d’Abou Chouk, qui abrite des dizaines de milliers de déplacés, a été visé à plusieurs reprises depuis le début du mois d’août. Une attaque le 11 août avait fait au moins 40 morts, selon les secouristes.
Jeudi, cinq membres d’une même famille ont été tués lors d’un bombardement des FSR, selon le comité local de résistance.
Abou Chouk est l’un des trois camps en périphérie d’el-Facher où une famine a été déclarée fin 2024.
Dans la ville d’el-Facher, « sept personnes, dont un membre du personnel médical et des patients, ont été blessées lorsqu’un obus est tombé sur le service des urgences », a déclaré dimanche à l’AFP une source médicale.
L’attaque, qui a débuté samedi et s’est poursuivie dimanche matin, « a également causé d’importants dégâts à son unité d’urgence », entrainant l’arrêt complet de son activité, selon la même source.
L’hôpital visé est l’un des trois derniers encore opérationnels de la ville.
La guerre, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes, a plongé le troisième plus vaste pays d’Afrique dans ce que l’ONU qualifie de « pire crise humanitaire au monde ».
Avec AFP