L’Etat du Sénégal devrait renoncer à un recours contre une récente décision de justice favorable à l’opposant Ousmane Sonko, emprisonné, a appris l’AFP mardi auprès de sources proches du dossier.
Le désistement concerne une ordonnance du 14 décembre du tribunal de grande instance de Dakar. Le tribunal avait ordonné la réintégration de M. Sonko sur les listes électorales desquelles il a été radié après une condamnation par contumace à deux de prison ferme, le 1er juin 2023, dans une affaire de mœurs.
La juridiction avait estimé que cette condamnation, prononcée alors que M. Sonko était encore libre, était « anéantie » puisqu’il avait ensuite été arrêté et qu’en vertu du code de procédure pénale il devait donc être rejugé. La radiation se fondant sur cette condamnation par contumace était donc déclarée « nulle ».
Une audience de la Cour suprême est prévue jeudi pour examiner le recours interjeté par l’Etat contre l’ordonnance du 14 décembre. L’Etat « compte se désister à l’audience », ont dit à l’AFP deux sources proches du dossier.
L’un des avocats de M. Sonko, Me Djiby Diagne, a dit à l’AFP que son client devait recouvrer ses droits électoraux si l’Etat confirme son désistement.
La situation judiciaire de M. Sonko demeure cependant sujette à controverse. M. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, en a été écarté en janvier par le Conseil constitutionnel parce qu’il avait été rendu, selon les juges, inéligible par une autre condamnation, dans une affaire de diffamation.
La campagne en vue de la présidentielle fixée au 24 mars se déroule donc sans lui. Aucune incidence éventuelle d’un désistement de l’Etat n’apparaissait clairement mardi sur le processus électoral en cours.
Le parti de M. Sonko a désigné le second de celui-ci, Bassirou Diomaye Faye, pour le remplacer à la présidentielle, avec l’assentiment de M. Sonko. M. Faye est lui aussi incarcéré.
Avec AFP