C’est une première depuis plus de 10 ans. Le président de la transition, le colonel Assimi Goita a annoncé dans un communiqué lu à la télévision nationale que les forces armées se sont emparées de Kidal. L’annonce de cette nouvelle a suscité l’euphorie dans la capitale malienne. Plusieurs dizaines de personnes ont pris d’assaut ce vendredi 14 novembre, le boulevard du monument de l’indépendance pour manifester leur joie et leur soutien aux FAMA (Forces armées maliennes).
Le doute a longtemps plané, mais il n’est plus de mise aujourd’hui. Le bastion de la rébellion depuis plus de 10 ans est sous contrôle de l’armée. L’annonce de la nouvelle dans un communiqué signé du chef d’Etat, lu à l’ORTM (Office de radio, télévision du Mali) lors d’un flash spécial n’a laissé personne indifférent. A Bamako, plusieurs dizaines de personnes ont répondu à l’appel à manifester pour féliciter et soutenir les forces armées et sécurités. Avec des manifestants chantant et dansant à l’honneur de l’armée. Les officiels présents (membres du gouvernement, parlementaires et anciens ministres) et anonymes ont entendu différents intervenants encenser l’armée et la transition.
Sous un soleil de plomb, ils scandaient des slogans comme « Kidal libérée » ou encore « l’armée malienne a réussi là où l’armée mondiale a échoué ». On pouvait également lire sur les banderoles, des messages de satisfaction comme « Soutien à l’armée malienne et à la transition. Merci aux 5 colonels intrépides ».
Au nom du gouvernement, le ministre de la jeunesse et des sports, Abdoul Kassim Ibrahim Fomba est venu remercier la foule pour son soutien avant d’affirmer que cette « victoire historique est la volonté des 5 colonels ». Il estime que les autorités actuelles ont « tenu parole ».
L’ancienne ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et la famille et membre du mouvement Yèrèwolo, Wadidié Founè Coulibaly se dit animée par un sentiment de joie et de bonheur, « nos hommes ont frôlé le sol de Kidal, leur sol. On le croyait impossible », a-t-elle avoué, drapeau du Mali en main.
Manifestement, le mot clé se résume autour de l’honneur et de la joie. Le même sentiment était lisible sur le visage de Mountaga Diakité, membre du conseil national de transition : « je suis très ému face à cette victoire historique. C’est un défi relevé et un mythe brisé », souligne-t-il.
Et demain Kidal
A la question de savoir si l’armée a les moyens nécessaires pour contrôler cette ville, Founè Coulibaly rétorque que « techniquement, nous avons tous les moyens. On en parlait souvent au conseil des ministres, le président nous a toujours rassuré quant à la suite réservée ». Elle a conclu en demandant aux autorités à déployer l’administration à Kidal notamment le département de la sécurité et de la santé ».
Quant au membre du Cnt , il recommande « de poser les jalons pour sécuriser la ville de Kidal et alentours mais aussi tout le nord du pays.» Un avis partagé par une autre manifestante, Tabara Diallo. Selon elle, « le plus difficile est fait ». Elle conseille « l’installation de bases militaires et le retour des services sociaux ».
Le retrait de la Minusma, le 31 octobre dernier à la demande de Bamako a déclenché une course pour le contrôle de la ville de Kida entre les autorités centrales et rebelles du cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement CSP-PSA.
A. M. Tembely / Malikonews.com
