L’État du Niger a bouclé une levée de 10 milliards de francs CFA sur le marché régional, malgré un coût de financement très élevé avec un rendement de 11,12% pour des bons du Trésor à 364 jours, traduisant une forte prime de risque.
L’émission réalisée par le Niger, d’une maturité d’un an (échéance au 27 août 2026), a enregistré un taux de couverture de 120,79 %, avec des soumissions totalisant 12,079 milliards de FCFA pour un montant initial de 10 milliards mis en adjudication. Cette sursouscription témoigne de l’appétit des investisseurs pour les titres souverains nigériens.
Le Burkina Faso s’est montré le plus actif avec 12 milliards de FCFA proposés, dont 9,931 milliards retenus, représentant plus de 99 % de l’émission. Le Sénégal et le Togo ont également participé avec des montants plus modestes de 52 millions et 17 millions de FCFA respectivement.
Les investisseurs ont obtenu un rendement moyen pondéré de 11,12 %, avec un taux marginal fixé à 10,00 %. Ce niveau exceptionnellement élevé – près de huit points au-dessus du taux directeur de 3,25 % de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et largement supérieur aux émissions passées du Niger – reflète la prime de risque importante exigée par les investisseurs.
Cette hausse significative des coûts de financement pour l’État nigérien s’explique par l’instabilité politique persistante depuis le coup d’État de juillet 2023, les tensions géopolitiques régionales et les préoccupations sécuritaires, qui pèsent sur la perception du risque souverain du pays.
L’opération, supervisée par UMOA-Titres, s’inscrit dans la stratégie de financement des États membres de l’UEMOA sur le marché régional unifié des titres publics.
Avec APANEWS