Naufrage meurtrier en Centrafrique : trois jours de deuil national

Naufrage meurtrier en Centrafrique : trois jours de deuil national. © DR

Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a décrété lundi un deuil national de trois jours, en hommage aux victimes du naufrage survenu vendredi à Bangui, l’un des plus meurtriers dans le pays.

« Les lundi 22, mardi 23 et mercredi 24 avril 2024 sont déclarés jours de deuil national sur l’étendue de la République centrafricaine en hommage aux victimes du naufrage tragique d’une baleinière survenu le vendredi 19 avril », précise un décret présidentiel diffusé lundi à la radio publique.

Selon un bilan communiqué samedi par la protection civile, « 58 corps, sans vie » ont été repêchés dans la rivière Mpoko à Bangui vendredi après le naufrage de leur bateau qui, selon des témoins, transportait environ 300 passagers qui se rendaient aux funérailles d’un chef de village.

Mais le nombre de victimes pourrait augmenter, les recherches de personnes portées disparues se poursuivent, et aucun bilan définitif n’a encore été publié.

Peu de temps après son départ de l’embarcadère, la structure en bois du bateau à un étage, surchargé, a cédé sous le poids des passagers restés debout ou juchés sur l’édifice.

Le porte-parole du gouvernement centrafricain, Maxime Balalou, a annoncé samedi l’ouverture d’une enquête « pour déterminer les causes de ce drame ainsi que les responsabilités ».

Il a également fait état de la mise en place d’un « dispositif exceptionnel de soutien aux familles des victimes », sans donner davantage de précisions.

Une vidéo du naufrage diffusée sur les réseaux sociaux montre des personnes tentant de rejoindre à la nage la rive et d’autres secourues sur des pirogues de pêcheurs et extracteurs de sable à proximité avant l’arrivée des premières équipes de secours.

La navigation fluviale en Centrafrique est l’un des principaux moyens de déplacement dans le pays en raison du mauvais état du réseau routier centrafricain.

Les baleinières sillonnent les rivières centrafricaines. Souvent vétustes, elles sont aussi souvent surchargées de passagers, de marchandises, de bétail.

Les équipages s’affranchissent régulièrement du respect des règles de navigation. Des naufrages – souvent meurtriers, même si les bilans précis restent inconnus – surviennent régulièrement.

En 2015, une barge fluviale avait été détruite par un incendie après l’explosion de son moteur et 100 personnes étaient alors portées disparues après son naufrage sur le fleuve Oubangui.

La Centrafrique est le deuxième pays le moins développé au monde, selon l’ONU, et le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile meurtrière qui a baissé en intensité depuis 2018.

Avec AFP

Auteur/Autrice

Également : ,

Autres articles