Au moins 21 migrants, dont des enfants, ont été tués et 23 autres sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l’ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l’accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti).
« Les opérations de recherche et sauvetage par les autorités locales et l’OIM sont en cours », a affirmé l’OIM sur X.
Sur les 77 migrants à bord de l’embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d’enfants, selon le chef de mission de l’OIM à Djibouti, Tanja Pacifico.
Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen lundi vers 19H30 (16H30 GMT), a-t-elle indiqué.
L’ambassadeur éthiopien à Djibouti a confirmé que 33 personnes, dont une femme, avaient survécu, exprimé sa « peine profonde (…) devant la succession d’horribles désastres », et réclamé l’adoption de « mesures légales » contre « les trafiquants d’êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger ».
Il s’agit du deuxième naufrage rapporté par l’OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril dans lequel au moins 38 migrants, dont des enfants, ont péri.
– « Route dangereuse » –
La « route de l’Est », empruntée par les migrants venant de la Corne de l’Afrique pour rejoindre l’Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l’OIM comme « l’une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d’Afrique et du monde ».
Malgré les risques, « le nombre de personnes qui tentent de traverser est en constante augmentation », a affirmé Mme Ndege.
Le 8 avril, l’OIM estimait qu’au moins 698 personnes avaient péri le long de la « route de l’Est » en 2023. Mais « ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues », ajoutait l’agence onusienne.
En novembre 2023, 64 migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d’un naufrage au large des côtes du Yémen.
Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à « la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels » et manquent « de soins médicaux, de nourriture, d’eaux, d’un abri », souligne l’organisation.
Selon l’OIM, les Éthiopiens représentent 79% des quelque 100.000 migrants arrivés au Yémen en 2023 depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens.
La plupart d’entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques dans leur pays.
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d’une importante sécheresse. L’inflation est galopante et plus de 15% des 120 millions d’habitants dépendent de l’aide alimentaire.
Avec AFP