Elu une première fois en 2014, Hage Geingob avait été réélu en 2019 président de la Namibie, un pays semi-désertique d’Afrique australe, l’un des derniers Etats du continent à avoir accédé à l’indépendance en 1990.
M. Geingob était entouré de son épouse et de ses enfants au moment de sa mort à l’hôpital Lady Pohamba dans la capitale, a précisé le communiqué.
Le mois dernier, la présidence avait annoncé qu’un bilan médical de routine avait révélé la présence de « cellules cancéreuses » chez le chef de l’Etat et précisé qu’il allait suivre un « traitement approprié », tout en conservant ses fonctions.
Hage Geingob avait déjà connu des problèmes de santé, y compris avant son arrivée au pouvoir. En 2013, il avait été opéré du cerveau. L’an dernier, il avait été opéré de l’aorte en Afrique du Sud, pays voisin de la Namibie.
« La nation namibienne a perdu un serviteur distingué du peuple, une icône de la lutte pour la libération, l’architecte en chef de notre Constitution et le pilier de notre maison namibienne », a déclaré M. Mbumba.
« En ce moment de profonde tristesse, j’appelle la nation à rester calme et rassemblée », a-t-il ajouté.
Le président kényan William Ruto a adressé dimanche ses condoléances, saluant sur X la mémoire d’un président qui a servi son peuple avec « dévouement ».
« Il croyait en une Afrique unifiée et défendait fortement la voix et la visibilité du continent sur la scène mondiale », a ajouté le dirigeant kényan.
– Militant pour l’indépendance –
Né dans le nord de la Namibie en 1941, Hage Gottfried Geingob se lance dans le militantisme dès son plus jeune âge, réclamant la fin du régime d’apartheid de l’Afrique du Sud qui gouverne alors le territoire namibien, avant de s’exiler pendant près de trois décennies.
Aux Etats-Unis, il promeut ardemment l’indépendance de la Namibie et représente aux Nations unies et dans les Amériques le mouvement de libération locale, le SWAPO – l’actuel parti au pouvoir.
En 1989, il revient en Namibie, un an avant l’accession de son pays à l’indépendance et sa première nomination en tant que Premier ministre.
Il reste en poste pendant 12 ans, un record de longévité en Namibie, avant de le devenir à nouveau en 2012.
Elu ensuite président en 2014 à la faveur d’un raz-de-marée électoral (87%), il voit son premier mandat entaché par une récession, un taux de chômage élevé et des accusations d’agissements malhonnêtes.
En 2019, des documents rendus publics par WikiLeaks laissent notamment entendre que des responsables gouvernementaux ont reçu des pots-de-vin d’une entreprise islandaise qui souhaitait s’assurer l’accès aux ressources halieutiques de la Namibie.
Malgré la controverse, M. Geingob remporte un deuxième mandat en 2019, recueillant toutefois moins de voix qu’auparavant (56%).
Avec l’AFP