Mise en place d’un gouvernement parallèle, des partis politiques et des organisations de la société civile se désolidarisent

Les patrons du Rmp et de l'Adema, deux partis signataires de la déclaration. © DR

Dans une déclaration en date du 21 mai, des partis, regroupements et des organisations de la société civile se désolidarisent de la démarche de mise en place d’un gouvernement en exil par « le panel des démocrates Maliens ». Les signataires de la présente déclaration disent ne pas se reconnaitre dans cette démarche “non conforme à l’esprit de la déclaration commune du 31 mars 2024”. En réponse, « le panel des démocrates maliens », instigateur du gouvernement parallèle, a qualifié, dans un communiqué, le 21 mai, le groupe “de partis et d’associations politiques désavoués par le peuple”.

Les différentes sensibilités signataires de la déclaration du 21 mai, ont annoncé avoir appris l’annonce, « depuis Genève (Suisse), d’un projet de formation d’un gouvernement et d’un parlement en exil », et soulignent qu’ils «ne se reconnaissent pas dans cette démarche ».

En conséquence, la coalition politique du 31 mars, signataire de cette déclaration, a invité toute sa base de l’intérieur comme de l’extérieur « à redoubler d’ardeur dans la lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel »

La plateforme d’opposition a également profité de cette tribune, pour étaler ses préoccupations, qui, selon elle, sont illustrées « par la précarité chronique de la situation du peuple malien ». Elle a notamment énuméré, «l’insécurité, les délestages persistants de la fourniture de l’eau et de l’électricité, la cherté de la vie, le paiement des cotonculteurs en souffrance, la crise d’engrais, la fermeture des entreprises et de chantiers, la recrudescence du chômage des chefs de familles et des jeunes, la restriction des libertés publiques, la fermeture des écoles, les décisions de justice qui laissent à désirer ». Avant d’exprimer sa solidarité « vis-à-vis du peuple souverain et résilient du Mali ».

Par ailleurs, les signataires de la déclaration ont appelé leurs militants à se conformer « strictement » à la position officielle de la plateforme, qui est la « restauration de l’ordre constitutionnel » et toute autre « question intéressant la vie de la nation ». 

En outre, certaines organisations membres de cette coalition, près d’une vingtaine au moins, ont refusé de signer la déclaration condamnant la création d’institutions parallèles à l’extérieur du pays. Non pas parce qu’ils approuvent la décision, mais parce qu’ils ne sentent pas « concernés« .

La réponse du “panel des démocrates maliens”   

Dans un communiqué, les instigateurs du gouvernement parallèle, ont répondu à cette déclaration des partis, regroupements et organisation de la société, le même jour, le 21 mai, en les qualifiant de « groupe de partis et d’associations politiques désavoués par le peuple, plus en déphasage avec la perspective d’une élection présidentielle profanée par une candidature militaire qu’avec le principe d’un gouvernement de transition civile en exil ».

Les acteurs de cette mise en place d’un gouvernement en exil, ont estimé que dans la résolution des crises maliennes, ils ne se souscrivent pas à « l’approche de la vieille garde politicienne qui est de pousser au retour à un ordre constitutionnel désuet sous l’empire de la Constitution de 1992 qui a enfanté quatre coups d’États, ni celle du 22 juillet 2023, issue de deux coups d’états et a enfanté celui du 26 mars 2024 ». Avant de philosopher sur leur vision d’un « Mali digne » à l’issue de « la transition civile en exil ». Pour ce faire, selon les partisans du gouvernement en exil, il faut sortir de l’actuelle transition.

A rappeler que la justice a ordonné, depuis quelques jours, l’ouverture d’une enquête concernant la mise en place de ces institutions parallèles.

Mohamed Camara / Malikonews.com

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