Mali: visite du chef du gouvernement burkinabè et réunion ministérielle de l’Alliance des États du Sahel 

Le premier ministre burkinabè, Apollinaire de Tambela, et son homologue malien, Choguel Kokalla Maiga. © Primature du Maali

Le premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, a été accueilli par son homologue malien, Choguel Kokalla Maiga, à l’aéroport international Modibo Keita de Bamako. Il dit être de nouveau dans la capitale malienne avec une “très forte délégation” pour une visite d’amitié et de fraternité pour la consolidation des liens forts qui existent entre les deux pays. Alors que s’ouvre ce 23 novembre, la réunion ministérielle entre les trois pays (Burkina Faso, Niger, Mali) réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel, à Bamako.

Des poignées de mains chaleureuses, des accolades et de larges sourires affichés devant les caméras, l’ambiance à l’aéroport international Modibo Keita de Bamako, était amicale en cette soirée de mercredi. Le chef du gouvernement burkinabè a de nouveau foulé le sol malien, avec une forte délégation pour une visite d’amitié et de travail au Mali. Devant son hôte malien, Choguel Kokalla Maïga, il ne cache point sa joie d’être au Mali. Il a notamment avancé quelques raisons majeures pour sa visite.

Je suis venu pour m’adresser au peuple malien et aux autorités maliennes et leur dire que nous devons être courageux. Le destin des peuples sans courage, c’est d’être dominés et exploités. Nous l’avons vécu: nos ancêtres ont été traités en esclaves, nos parents ont été colonisés, nos aînés ont été néo-colonisés”, affirme-t-il devant la presse.

Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela a ensuite poursuivi en dévoilant sa pensée : “Il nous revient, à nous, maintenant, d’en prendre conscience, d’avoir le courage d’aller plus loin… Nous devons aller plus loin que les traités d’amitié et de coopération qui sont sujets aux humeurs des différents régimes… C’est pour cela que j’appelle au courage, nous devons avoir le courage de franchir le pas de constituer une Fédération entre les Etats de la charte du Liptako Gourma qui constituent l’alliance des Etats du Sahel. Nous n’avons pas droit à l’erreur, sinon les générations futures ne nous le pardonneront pas… Et nous aurons l’occasion d’approfondir le sujet avec nos amis du Mali”.

Cette visite du premier ministre du pays des hommes intègres tient également à sa participation à la cérémonie d’ouverture du Salon international de l’artisanat du Mali (Siama), ce 23 novembre. Il a notamment souligné être à la tête d’une “très forte délégation” constituée de plus de la moitié de son gouvernement. En outre, il a déclaré venir échanger sur quelques points d’intérêt commun avec son homologue, “il faut que nous ayons une vision commune dans la gestion de nos pays, sur la vision commune que nous voulons impulser à nos pays. C’est ce que le Chef de l’Etat, Ibrahim Traoré, m’a dit ce matin: quand il ya des décisions importantes à prendre, concertez-vous et, en plus, avec le Niger”.

La réunion ministérielle de l’AES

La signature de la charte du Liptako-gourma, le 16 septembre, par les chefs d’États du Burkina, du Niger et du Mali, a consacré le lancement d’un “mécanisme innovant, avec un leadership et une appropriation véritablement africains des solutions endogènes aux défis rencontrés par les de l’Alliance”   “dès les jours suivant sa création, l’AES a démontré son attachement aux principes cardinaux de fraternité et de solidarité entre ses Etats membres, notamment à travers des mesures concrètes dans les domaines de la défense et de la coordination diplomatique”.

Aussi, selon les dispositions de la charte instituant l’AES, et sous l’impulsion de ses chefs d’Etats, les trois États ont décidé de tenir des concertations ministérielles en vue de dégager les perspectives d’opérationnalisation de l’alliance. C’est dans cette perspective que Bamako abrite du 23 au 1er décembre, deux réunions ministérielles des Etats membres de l’AES.

Notamment, “la réunion ministérielle de l’AES sur le Développement économique dans l’espace du Liptako-Gourma qui réunira les ministres chargés de l’économie et des finances, de l’énergie, du commerce et des industries, le 25 novembre 2023. Précédée de la rencontre des experts, les 23 et 24 novembre, “cette réunion ministérielle sur les questions de développement économique vise à créer une synergie d’action sur l’accélération du processus d’intégration économique et financière au sein de l’Alliance”, estime la note de la diplomatie malienne.

Pour leur part, les ministres des affaires étrangères des trois Etats se réuniront le 30 novembre 2023, “pour décider des protocoles additionnels à adopter, des organes à mettre en place ainsi que des mesures politiques et de coordination diplomatique à définir, sur la base des recommandations des hauts fonctionnaires, réunis les 27 et 28 novembre 2023”.

Ces réunions, qui précèdent “la rencontre à une date ultérieure des ministres chargés de la Défense des trois pays, participent de la vision partagée et du leadership solidaire des chefs d’État du Burkina, du Mali et du Niger, de prendre en charge les aspirations profondes des populations de l’Alliance, dans un triptyque holistique: Défense, Diplomatie et Développement

Mohamed Camara / Malikonews.com

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