Entre le 16 et le 17 janvier, les autorités aéroportuaires ont refoulé près d’une centaine de binationaux maliens venus de la France, pour des raisons liées à la nouvelle règle diplomatique de réciprocité entre les deux pays. Cette mesure de réciprocité fait suite à la décision de Paris de fermer son service consulaire à Bamako, empêchant toute délivrance de visas entre les deux pays. Les binationaux maliens munis de passeports français ont été refoulés, seuls les détenteurs de passeports maliens en cours de validité sont permis, selon les autorités. Le leader du parti Yelema, « le Changement », Moussa Mara, a mis en garde les autorités du pays de ne pas envoyer « un message de rejet à la diaspora qui est si utile » au Mali.
« Dans le cadre de la réciprocité, le Mali aussi a fermé son service de délivrance de visa à Paris. Suite à cela, il est clair que tout voyageur à destination du Mali doit se munir de tous les documents de voyages nécessaires », a déclaré le ministre des maliens établis à l’étranger, Mossa Ag Attaher, qui a justifié la décision du gouvernement.
Le patron du département en charge de la diaspora clarifie : « pour venir au Mali, il faut avoir son passeport malien. Il s’est avéré que tous ceux qui étaient dans la situation à l’aéroport de Bamako n’avaient pas de passeports maliens. Ils n’avaient que le passeport français », ce qui soumet automatiquement ces binationaux à la décision de réciprocité. Le ministre a notamment conseillé à tous les binationaux franco-maliens désirant rentrer au Mali de se munir « d’un visa en bonne et due forme ».
Réaction de Moussa Mara
Dans un post sur sa page Facebook, l’ancien premier ministre du pays et le candidat proclamé du parti Yelema à la prochaine élection présidentielle, Moussa Mara a réagi, ce dimanche 21 janvier, sur le « Refoulement de nos compatriotes binationaux à l’aéroport de Bamako au motif qu’ils ne disposent pas de documents de voyage en règle. » Il a notamment souligné la place « utile » de la diaspora pour le pays, avant de mettre en garde les autorités de ne pas envoyer « un message de rejet » à ces maliens.
« Retenons le principe qu’un Malien doté de la preuve de sa nationalité ne soit jamais empêché de pénétrer sur le territoire national et gérons cette question avec intelligence et humanité », a-t-il estimé.
Mohamed Camara / ©️Malikonews.com