La session d’octobre du conseil national de transition s’est ouverte, ce lundi 7 octobre, au Centre international de conférence de Bamako, pour 75 jours. Cette ouverture solennelle a été marquée par la présence de plusieurs personnalités venues des pays amis du Mali, notamment le président du parlement burkinabé, Ousmane Bougouma, le chef de la diplomatie nigérienne, Bakary Yakou Sangaré, et l’honorable Orhan Ates, le représentant du président de la grande Assemblée nationale de Turquie.
La cérémonie d’ouverture solennelle a été marquée par des allocutions, notamment celle prononcée par le président du parlement malien, le colonel Malick Diaw qui a attiré l’attention des médias.
Durant sa longue allocution, il a rendu un vibrant « hommage aux ancêtres » et réitéré « la mission historique du Mali de se libérer des influences néocoloniales. » Le président de l’institution législative a également déclaré que « la lutte actuelle pour la souveraineté du pays est une continuité des efforts de nos prédécesseurs qui ont combattu pour l’indépendance et la dignité nationale. » Il a notamment insisté sur la nécessité « d’une libération physique, mentale et spirituelle face aux tentatives de domination extérieure. Notre libération sera physique, mentale, spirituelle »
Le colonel Malick Diaw a profité de l’occasion pour évoquer les raisons de la création de la confédération des Etats du Sahel, « l’AES est le fruit de notre volonté commune de renforcer l’intégration régionale et de résister aux pressions extérieures qui cherchent à déstabiliser nos nations »
Il a par ailleurs été « résolument ferme » pendant son discours, contre les « ingérences étrangères », en parlant de la rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine, à travers le soutien affiché de ce pays de l’ex-URSS, aux terroristes au nord du Mali. Le colonel Diaw a aussi saisi l’occasion pour condamner « les propos hostiles de certains pays occidentaux », indiquant que « le Mali et ses alliés de l’AES ne céderont pas aux pressions internationales visant à compromettre notre souveraineté. »
« Nous sommes engagés dans une lutte générationnelle contre le néocolonialisme et toutes ses mutations. Ceux qui cherchent à nous diviser ou à nous intimider échoueront face à notre détermination à préserver notre dignité et notre indépendance », a-t-il précisé.
Le Président du Cnt a d’ailleurs souligné « l’importance des réformes institutionnelles, y compris la modernisation des systèmes judiciaires et constitutionnels pour garantir une meilleure transparence et efficacité dans la gouvernance. » Il a également appelé à « une collaboration renforcée entre les différents organes de la Transition pour atteindre les objectifs de développement et de stabilisation du Mali. »
La session d’octobre du CNT
Cette session d’octobre sera une opportunité pour les parlementaires de passer en revue plusieurs projets de textes intéressant la vie de la nation. La session se penchera notamment sur le budget de l’Etat pour l’exercice 2025 qui a connu une hausse de 10% par rapport à 2024.
Outre l’évaluation de la loi de finances pour l’exercice 2025, plusieurs autres projets de loi adoptés par le gouvernement en conseil des ministres sont sur la table du Cnt pour approbation. Il s’agit notamment, du projet de loi organique déterminant les modalités de la destitution du président de la République, celui relatif au concours des citoyens en cas de calamité et au projet de loi organique fixant le nombre des membres du gouvernement et les projets de loi fixant les indemnités et les autres avantages alloués aux députés et aux sénateurs.
A cela s’ajoute le projet de loi électorale, car, d’après le Cnt, la constitution du 22 juillet 2023 apporte de nombreuses innovations qui impactent fondamentalement le système de gouvernance électorale, notamment la création du Sénat comme seconde chambre du parlement, la participation des Maliens établis à l’extérieur aux élections législatives, la possibilité de recourir au scrutin mixte pour les élections législatives, l’allongement du délai entre les deux tours lors de l’élection du président de la République.
Mohamed Camara / Malikonews.com