L’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali invite la transition à poursuivre les réformes institutionnelles tel qu’annoncée et à communiquer sur la date de l’élection présidentielle, devant consacrer le retour à l’ordre constitutionnel. L’annonce a été faite ce jeudi 29 novembre en marge de la conférence de presse de restitution du résultat de sa campagne nationale d’éducation civique et de mobilisation sociale pour l’effectivité des réformes politiques, institutionnelles et électorales au Mali.
L’observatoire fait le point de la situation des réformes institutionnelles annoncées par les autorités de la transition. Face aux hommes de médias, la plateforme de la société civile dépeint le tableau des avancées, des insuffisances et des défis à relever pour l’effectivité des réformes au Mali.
Réformes institutionnelles à faire
D’entrée de jeu, l’observatoire invite les autorités de la transition à donner une date pour l’élection du président de la république avant de les inviter à poursuivre le reste des réformes. « Il s’agit essentiellement de la relecture de la loi électorale, qui doit être suivie de celle de la loi organique des députés et de celle de la charte des partis politiques », a affirmé docteur Ibrahim Sangho, président de l’observatoire.
La plateforme de 36 ONG et associations de la société civile demande la relecture de l’article 152 de la loi électorale en vigueur pour la tenue effective de la prochaine Présidentielle.
S’agissant de la tenue de l’élection des députés et des sénateurs, « des modifications sont attendues pour être en conformité avec les dispositions de la Constitution », à en croire M. Sangho.
La loi n°05-047/ du 18 août 2005, portant Charte des Partis Politiques doit aussi être relu, aux dires du regroupement, « à ce niveau, il faudrait introduire le plafonnement des dépenses et le dispositif de comptabilité des campagnes avec comme objectif d’instaurer la transparence mais aussi d’améliorer l’équité entre les candidats lors des différents scrutins. Il faudrait aussi introduire l’audit des dépenses de campagne et l’appliquer à toutes les élections ».
Selon la plateforme, ceci est le résultat de huit (8) débats radiophoniques en français et dans les langues nationales et quatre (04) conférences publiques décentralisées à Bamako et dans certaines capitales régionales réalisés d’août à novembre 2023. Ces assises « ont permis de faire le point sur les leçons à tirer du processus en cours et continuer le plaidoyer pour la poursuite des réformes », estime l’observatoire.
Maintien de la démocratie
L’observatoire préconise la mise en place d’une stratégie d’éducation civique tout au long du processus des réformes, « pour mieux s’approprier la démocratie ». Pour les responsables de l’observatoire, la vulgarisation de la nouvelle constitution devrait se poursuivre, « les autorités de la transition, les partis politiques et les organisations de la société civile doivent communiquer, informer et sensibiliser les citoyennes et les citoyens sur les principales dispositions de la Constitution du 22 juillet 2023 et les réformes prioritaires à mener ».
Ils estiment, par ailleurs, « que ces activités doivent se dérouler, suivant l’article 31 de la Constitution, dans les langues officielles (Khassonké, soninké, peul, bambara, malinké, bomu, minianka, sénoufo, dogon, bozo, sonrhaï, arabe et tamashek), pour une appropriation véritable de la gouvernance et de la démocratie par les citoyens du Mali ».
A. M. Tembely / Malikonews.com