Le Mali compte actuellement plus de 500 cas positifs de dengue, plus de 3000 cas suspects et 6 décès, soit une létalité [statistique sur le risque potentiel] de 1,12%. 18 districts sanitaires sont touchés dans 6 régions. Cette situation a abouti à la création d’un cadre d’information des responsables sanitaires au ministère de la santé, au début de la semaine. Des mesures de prévention sont prises et une campagne de communication massive est en préparation.
Il arrive que la population confonde la dengue au paludisme, alors que les symptômes de la dengue doivent être traités dans une structure sanitaire et non par auto médication.
La dengue est une maladie virale causée par un virus appartenant à la famille des flaviviridae. Elle est provoquée par un arbovirus transmis par les moustiques Aedes. Il existe 4 types d’arbovirus responsables de la dengue, sérologiquement différents, mais étroitement apparentés : virus de la dengue (VDEN) 1, 2, 3 et 4. C’est une maladie grave, de type grippal, qui touche les nourrissons, les enfants en bas âge et les adultes, l’issue est rarement fatale.
Toutefois, la dengue hémorragique est une complication potentiellement mortelle. Il n’existe pas de traitement spécifique pour les patients. Dans les cas graves, le traitement est en général symptomatique. En Afrique, les épidémies de dengue sont le plus souvent liées à la forme classique de la maladie causée par les VDEN1 et VDEN2 avec une mortalité réduite.
« Au Mali, les derniers cas de dengue remontent à 2020 : avec 2 cas au total, dans les régions de Kayes et Koulikoro. Le 09 septembre 2023, l’UCRC – Centre Universitaire de Recherche clinique – a notifié un cas de dengue en provenance de la Commune 5 du District de Bamako non encore confirmé », renseigne le ministère de la santé. Aussi, le département a fait le bilan actuel de l’épidémie dans l’ensemble du pays : «la situation cumulée des cas de dengue à la date du 26 novembre 2023 est de 3 867 cas suspects, 537 cas positifs et 6 décès, soit une létalité de 1,12%. 18 districts sanitaires sont touchés dans 6 régions sanitaires ».
Conférence de presse
Au début de cette semaine, 4 responsables de la santé publique ont animé une conférence de presse à l’initiative du ministère. Suivant les explications cliniques de la maladie de dengue, les conférenciers ont expliqué à l’auditoire la différence entre la dengue et le paludisme, ils ont ainsi décrit les symptômes de la maladie dont le traitement doit être fait dans une structure sanitaire et non par auto médication.
Selon le docteur Cheick Amadou Tidiane Traoré, directeur général de la santé et l’hygiène publiques, « cette maladie tient sa source dans l’insalubrité », il a ensuite lancé un cri de cœur aux populations pour un environnement sain et propre. Il a aussi été rappelé, lors de la conférence, que des activités de fumigation se tiennent actuellement à travers les 6 communes du district de Bamako. Les conférenciers ont invité la population à la vigilance.
Face à l’urgence de cette situation, « une grande campagne de communication est en cours, elle a pour but de sensibiliser toutes les couches sociales afin de permettre une prise en charge adéquate de cette maladie. Le département de tutelle et ses partenaires feront recours aux médias classiques (tv-radios-écrits) aux plateformes digitales ainsi qu’aux communicateurs traditionnels notamment les légitimités traditionnelles et coutumières, le Recotrade et les crieurs publics pour rendre efficace la riposte en cours » annonce le département de la santé.
En déplacement à l’extérieur du pays, la ministre de la santé qui avait suivi en visioconférence cette conférence de presse, a indiqué aux participants de faire tout le nécessaire afin que les populations et les autorités combattent ensemble l’épidémie, dont “la commune 6 du district constitue aujourd’hui l’épicentre”
Mohamed Camara / Malikonews.com
