Mali : les autorités et la fédération des orpailleurs veulent mettre de l’ordre dans le secteur de l’orpaillage

Le Premier ministre, Choguel K. Maïga, a rencontré, ce jeudi 5 septembre 2024, la fédération nationale des orpailleurs du Mali

Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a rencontré, ce jeudi 5 septembre 2024, la fédération nationale des orpailleurs du Mali – FNOM et les ressortissants de Kéniéba en présence du ministre de la justice et des droits de l’homme, Mamoudou Kassogué, et du ministre des mines, Amadou Keïta.

Lors de la rencontre, le président de la FNOM, Seydou Keïta, a exprimé ses préoccupations concernant « les impacts environnementaux négatifs de l’orpaillage. » Il a souligné également que, « bien que cette activité soit cruciale pour de nombreuses communautés locales, elle pose de sérieux défis, notamment la dégradation des sols, la pollution des cours d’eau et la destruction de la biodiversité. »

Pour Seydou Keïta « les conséquences néfastes de l’exploitation et de la commercialisation illégale de l’or, lesquelles échappent non seulement à la réglementation en matière d’environnement, mais aussi aux contrôle de l’Etat, privant ainsi le pays de précieuses ressources fiscales. »

« Afin de mieux encadrer le secteur et de protéger à la fois l’environnement et l’économie nationale, la Fédération a élaboré un mémorandum détaillé, composé de sept axes prioritaires», selon le président Keita. Il poursuit que « ce document propose une répartition claire des rôles et des responsabilités tout en retraçant l’historique de la gestion de l’ancien système et en introduisant une nouvelle dynamique visant à renforcer les ressources de l’État. Le plan d’action quinquennal et son budget, inclus dans le mémorandum, visent à garantir la défense des intérêts de la population de Kéniéba tout en soutenant ceux de l’État malien. »

Selon la primature, parmi les recommandations clés, « la Fédération sollicite un soutien accru des autorités à travers l’instauration d’outils de gestion modernes. Il s’agit notamment de la création de cartes d’accès aux sites d’orpaillage et de l’implémentation de systèmes de quittance afin de mieux capter et redistribuer la part des revenus revenant à l’État. »

En réponse à ces propositions, le premier ministre Maïga a exprimé son inquiétude « face à la multiplication des regroupements d’orpailleurs, soulignant que cette fragmentation complique la régulation et la gestion efficace du secteur. » Il a donc invité ses interlocuteurs à harmoniser leurs actions en insistant sur l’importance de mettre “les intérêts du Mali au-dessus des ambitions personnelles ou corporatives.”

Le mémorandum présenté fera l’objet d’une analyse approfondie par les ministères concernés, à savoir ceux des mines, de la justice, de la sécurité et de l’environnement, précise la primature. Le cabinet du chef du gouvernement explique que « ces études donneront lieu à des décisions fermes et drastiques avec, pour objectif, de réorganiser le secteur de manière durable et de renforcer les mécanismes de contrôle. L’accent sera mis sur l’encadrement des activités d’orpaillage, la lutte contre l’exploitation illégale et l’optimisation de l’utilisation des ressources aurifères au profit de toute la nation. »

Mohamed Camara / Malikonews.com

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