Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a échangé ses traditionnels vœux de nouvel an avec la presse, ce jeudi 29 février, à Koulouba. Un lieu qui s’est transformé en une tribune de proposition des trois faîtières de presse, représentant le monde des médias du pays, il s’agit notamment de la Haute autorité de la communication (HAC), de la Maison de la presse et du Comité national de l’égal accès aux médias d’État (CNEAME). Le chef de l’Etat, a fait des promesses pour garantir la sécurité des journalistes, face à un tableau pas reluisant de la situation des confrères au Mali.
Selon le classement annuel 2023 en matière de la liberté de la presse de ‘’Reporters sans frontière’’, le Mali occupe la 113ème place, sur 180. Les disparitions, les assassinats de journalistes et les faibles moyens financiers mis à la disposition de la presse, ont fait l’objet de rappel des différents représentants des médias à la cérémonie de présentation de vœux avec la première institution du pays.
«La liberté de la presse a quelque peu reculé, ce constat est aussi celui des organismes internationaux de soutien et de défense des médias », a estimé Bandiougou Danté, président de la maison de la presse. Durant son intervention, il a notamment mentionné le classement annuel de RSF, en matière de la liberté de la presse, qui « fait passer notre pays de 111ème en 2022 à 113ème rang en 2023 », et a évoqué la nouvelle tendance qui frappe les journalistes au Mali, « ce n’est plus les emprisonnements, mais des assassinats et des enlèvements ».
Pour sa part, le représentant du comité national de l’égal d’accès aux médias d’Etat, a proposé au gouvernement « des mesures d’appui aux médias d’Etat » surtout à la télévision nationale et à l’agence malienne de presse – AMAP.
Quant à Gaoussou Coulibaly, le président de la HAC, il a souligné l’ambition de son institution au chef de l’Etat, qui est l’implantation prochaine de ses antennes régionales, « à Kayes, à Ségou et à Sikasso, dans un premier temps ». Par ailleurs, il a affirmé l’opérationnalisation du « monitoring de la presse écrite et en ligne, qui est d’une brûlante actualité, dans la mesure où ces médias ne sont pas pour l’instant soumis à une véritable régulation » Il a, en outre, parlé du renforcement de capacité du centre principal de monitoring et de contrôle des médias de Bamako et ses environs.
Vœux du président Goïta au 4ème pouvoir
Dans son allocution, le président Goïta a, de son côté, souligné, la pertinence de cette rencontre annuelle pour les structures représentées, soulignant leur rôle dans la pacification de l’espace public malien. Il a également salué « l’engagement et le dévouement des professionnels des médias et des autorités de régulation, notamment lors de la campagne référendaire pour l’adoption de la nouvelle Constitution en juillet 2023. »
Le chef de la transition a rappelé l’importance de la liberté de la presse « dans la construction d’une société juste et équitable », tout en encourageant « les médias à comprendre et à intégrer les enjeux sociopolitiques, économiques et géopolitiques du Mali. » Il a souligné le rôle des médias dans « la diffusion d’une version authentique de l’histoire du pays » et a appelé « à la solidarité contre les attaques arbitraires dirigées contre le Mali. »
Concernant les préoccupations financières et sécuritaires des médias d’État, le chef de l’Etat a estimé “nécessaire de procéder au préalable à une évaluation attentive des propositions visant à garantir leur bon fonctionnement, notamment lors des échéances électorales à venir. Cette évaluation concernera surtout la gestion de ces structures publiques.” Il a également exprimé sa compassion face aux violences exercées contre les journalistes et a souligné l’engagement du gouvernement à garantir leur protection.
Mohamed Camara /© Malikonews.com