Le directeur général de la société Energie du Mali, Abdoulaye Djibril Diallo, a animé ce jeudi 07 mars, un point de presse dans l’enceinte de sa structure à Bamako. Face à la presse, il n’est pas allé avec le dos de la cuillère, en dévoilant les défis auxquels la société est confrontée, notamment la crise d’approvisionnement en combustible, la demande croissante en électricité et surtout le fort endettement de la société auprès des fournisseurs. Mais, le patron d’EDM a également rassuré de la diminution du temps de délestage durant la période de ramadan et des perspectives à court et moyen terme pour faire face à cette crise énergétique qui frappe durement les populations maliennes.
Abdoulaye Djibril Diallo, le directeur général d’EDM, a reconnu devant les journalistes l’impact désastreux de la crise énergétique sur les populations, « cette crise frappe durement les populations, tant au plan social, au plan confort de vie, mais aussi au plan économique, car l’électricité est indispensable aujourd’hui. Nous, personnels d’EDM, nous sommes conscients de cela, car nous sommes des vôtres. Nous sommes tous autant affectés directement ou indirectement par cette crise ».
Selon M. Diallo, dans sa présentation, la société a préparé des plans pour la « diminution significative du temps de délestage » pendant la période de ramadan, il a également fait savoir qu’un plan de communication détaillant les moments des coupures d’électricité sera produit, « pour contrer l’effet surprise et permettre aux usagers de mieux s’organiser » pendant ce mois saint de la communauté musulmane.
Il a notamment annoncé que 28 millions de litres de combustible seront mobilisés pour répondre aux besoins en électricité pendant le ramadan où la consommation en électricité augmente. Avant de souligner que depuis le mois de janvier, « l’État avait mobilisé 42 millions de litres de carburant dont 28 millions de litres pour assurer la couverture en électricité pendant le ramadan.»
Les défis au sein de l’EDM
En outre, toujours selon le patron de la société d’énergie du Mali, « pour avoir l’électricité à 100% en 2024, il faut 500 millions de litres de combustible soit 11 000 citernes de 45 000 litres chacune à 309 Milliards de nos francs »
Cette crise énergétique qui affecte le pays actuellement a des sources profondes, ce qui a été détaillé par le directeur. Ces causes, d’après M. Diallo, sont notamment, « l’augmentation de la demande en électricité, et l’urbanisation du pays », mais surtout le « manque d’investissement » dont la société fait face. Il a techniquement évoqué certaines causes de cette crise, dont la « croissance de la part du thermique dans le mix énergétique, son coût de production élevé par rapport à l’hydroélectrique et son caractère tributaire aux cours mondiaux ».
La « baisse de la production hydroélectrique à cause de la faible pluviométrie, et l’augmentation du prix de carburant sur le marché mondial », constituent aussi des causes liées à cette crise énergétique au Mali, selon le directeur Diallo.
Par ailleurs, Abdoulaye Djibril Diallo, a aussi annoncé des perspectives à court et moyen terme, qui s’articulent autour de certains points, notamment la poursuite des efforts engagés à court terme, la restructuration de la dette bancaire, l’amélioration de la gouvernance au sein de la société, la diminution des charges, la revalorisation et mobilisation de l’expertise locale et la digitalisation des services d’EDM.
Il a surtout souligné une révision tarifaire pour supporter les coûts, et l’amélioration de la desserte en électricité dont la couverture est estimée à 55%.
Selon lui, ce point de presse sera renouvelé pour mieux informer les usagers.
Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com