Mali : le gouvernement donne le coup de grâce à l’accord d’Alger

Le premier ministre, Choguel K. Maïga. Crédit photo : Présidence du Mali

En conseil des ministres, le premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga a annoncé, ce mercredi 27 mars, l’abrogation de décrets relatifs à l’architecture institutionnelle mise en place pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale dans le cadre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Plusieurs textes sont concernés par cette abrogation qui intervient suite à la décision du gouvernement de mettre fin à l’Accord, avec ‘’effet immédiat’’.

L’accord d’Alger a reçu de nouveau un rude coup. Après l’abrogation des décrets de nomination des membres des autorités intérimaires et des collèges transitoires des régions, le premier ministre abroge les décrets relatifs à l’architecture institutionnelle mise en place pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale dans le cadre du même accord paraphé entre le pouvoir central et les groupes séparatistes issu du processus d’Alger.

La décision dont le conseil des ministres a été informé par le chef du gouvernement concerne les textes de création, d’organisation et de fonctionnement et ceux fixant les avantages accordés aux membres des organes du cadre institutionnel de la réforme du secteur de la sécurité et du secrétariat permanent du cadre de gestion de la crise au centre et les décrets de nomination au sein du cadre institutionnel de la réforme du secteur de la sécurité.

Fin de l’accord d’Alger

Cette abrogation est proposée à la suite de la décision du gouvernement de mettre fin à l’accord, avec ‘’effet immédiat’’, signé en 2015 et longtemps considéré comme essentiel pour stabiliser le pays. En son temps, les autorités avaient invoqué ‘’le changement de posture de certains groupes signataires’’, mais aussi ‘’les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation’’. Le gouvernement dit avoir ‘’constaté l’inapplicabilité absolue’’ de l’Accord d’Alger.

L’officialisation de la fin de l’accord a été suivie en mi-mars de la décision de l’abrogation des décrets de nomination des membres des autorités intérimaires et des collèges transitoires des régions. Les autorités ont évoqué le motif selon lequel, certains présidents et membres des autorités intérimaires et des collèges transitoires ont abandonné leurs fonctions pour rejoindre des mouvements et groupes terroristes. Ces personnes constituaient des représentants du gouvernement, des groupes signataires de l’accord (plateforme et CMA) et du mouvement de l’inclusivité.

En effet, ils avaient pour missions de renforcement de la confiance devant contribuer au retour de l’administration et à la fourniture des services sociaux de base aux populations des localités concernées.

Adama Tembely/©️ Malikonews.com

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