La nouvelle a été donnée par une responsable de la Cour pénale internationale, Aude Le Golfe, en présence du représentant de l’Unesco au Mali, Modibo Bagayoko, le 9 octobre, au Mémorial Modibo Keita, lors d’une conférence de presse. Cette rencontre avec les journalistes a également été l’occasion pour les responsable du Fonds au profit des victimes, soutenu par la CPI, d’édifier l’opinion sur la réparation des l’affaire Ahmed Al Faqi Al Mahdi, jugé par la juridiction de Haye comme coupable des crimes au sens de l’article 25-3-a du statut de Rome.
Cette conférence animée par Aude Le Golfe de la CPI, a également vu la présence du représentant de la communauté locale de la ville de 333 saints, Chirfi Moulaye Haidara.
Selon le quotidien national, l’Essor, « la remise de ces réparations marque une étape importante dans la mise en œuvre des réparations décidées par les juges de la CPI. Dans le cadre des mesures de réparation, le Fonds a pris en charge la reconstruction du Mausolée du Cadi Cheick Mohamed Mahamoud Ben Checik Al Arawani remis à ses descendants, le 3 octobre dernier ». L’article note également «la réhabilitation et la construction des murs de clôture des cimetières Sidi Mahamoud Ben Oumar Mohamed Aquit et Cheick Sidi El Mokhtar Ben Sidi Mouhammad Alkabir Kounti et celui d’Alpha Moya ».
Concernant le préjudice économique, la Fondation Cideal, une fondation indépendante qui travaille dans le domaine du développement et partenaire du fonds, accompagne 42 projets sélectionnés pour un montant de 273 millions de FCFA. Pour les responsables du Fonds, parmi ces programmes, 11 projets portent sur le renforcement de la cohésion sociale et « le reste œuvre pour la protection de l’environnement, la promotion du patrimoine et le secteur privé »
Conférence de presse
Pour Aude Le Golfe, représentante de la CPI, cette rencontre fait suite à une mission conjointe avec des représentants du gouvernement à Tombouctou, et le fonds de la CPI au profit des victimes et les partenaires, pour remettre aux autorités de la ville de Tombouctou et à l’ensemble de la communauté une part importante des mesures de réparations collectives décidées par les juges dans l’affaire Ahmed Al Faqi Al Mahdi. Mais aussi initier la dernière phase du processus de réparation qui doit prendre fin en décembre 2025.
« Ces mesures comportent notamment la construction d’un mémorial, la reconstruction d’un mausolée, l’extension du musée municipal et plusieurs éléments de protection du patrimoine », a-t-elle indiqué. Rappelant qu’« un monument à la mémoire des victimes des crimes commis par Ahmed Al Faqi Al Mahdi, a été inauguré par le chef exécutif de la région de Tombouctou, Bakoum Kanté, en présence de la communauté locale. » Cette œuvre intitulée “Louha”, qui désigne en arabe la tablette coranique, a été érigée sur la place publique “Diamane Hana” de la ville. Les responsables du fonds estiment que « ce monument symbolise la résilience de la communauté de Tombouctou face à la crise de 2012. Il est d’une importance capitale, parce qu’elle est à la fois un lieu de mémoire et de recueillement après les crimes commis en 2012. »
Le représentant de l’Unesco, Modibo Bagayoko a durant son intervention accentué ses propos sur « la réhabilitation, la reconstruction des monuments détruits lors de la crise à travers le Programme d’urgence de réhabilitation du patrimoine national et international. »
Il a notamment rappelé que « le Mali et ses partenaires ont vite mis en place un programme de restauration, de sauvegarde et de promotion après la destruction du patrimoine culturel pour restaurer ce pan important de notre vécu et lui redonner sa place dans le cœur de la population victime. »
Pour sa part, Chirfi Moulaye Haïdara, représentant la communauté locale de Tombouctou, a exprimé sa satisfaction pour « la méthode participative de la population, avant de faire un bref aperçu sur la ville millénaire de Tombouctou. Une cité chargée d’histoire et de symboles. »
Mohamed Camara / Malikonews.com
