Le complexe culturel “Blonba” est contraint de « provisoirement fermer » ses portes pour 4 raisons majeures, selon un communiqué de son patron Alioune Ifra N’Diaye, datant le 03 mai. Cette entreprise culturelle, la seule dans ce milieu à offrir des spectacles constamment à Bamako, n’est plus « en mesure d’assurer le minimum de revenu pour le reste du personnel », et la crise énergétique affecte durement ses activités…
La situation devient intenable pour les entreprises maliennes, en particulier celles du secteur privé. La crise énergétique que vit le pays affecte durement les activités de ces entreprises qui sont contraintes d’investir massivement dans des solutions énergétiques ruineuses pour contourner les délestages ou de mettre la clé sous la porte.
C’est ainsi que le patron du complexe culturel “Blonba”, Alioune Ifra N’Diaye a été contraint d’annoncer la fermeture provisoire de son entreprise, ce 03 mai.
« Notre groupe électrogène a pris feu. Cet outil nous permettait certaines activités génératrices du peu revenu que nous faisions. Nous ne sommes donc plus en mesure d’assurer le minimum de revenu pour le reste du personnel en activité » a-t-il indiqué. Avant de préciser qu’ils ne sont pas en mesure de s’inscrire dans une perspective de plus d’une semaine. Ainsi que des difficultés à renouveler leurs « partenariats structurels difficilement construits ».
Selon M. N’Diaye, « le complexe culturel Blonba a nécessité un investissement évalué aujourd’hui à plus de 800 millions issus de la vente de mes biens, de prêts (banques et individus), de dons et de subvention. Notre positionnement est sans ambiguïté : on est un organe indépendant qui fournit du service public culturel. Depuis 7 ans, on essaie de redémarrer normalement en vain, comme à Faladiè avec une offre régulière de programmes artistiques et culturels. Mais on va y arriver… »
Presque tout le secteur économique du pays est en crise et assiste « impuissamment » à l’arrêt de ses activités sine-die.
« Les entreprises riches peuvent résister face à cette situation en investissant largement dans des systèmes de contournement. Mais nous, les petites entreprises avec très peu de revenus, on est obligé de réduire nos activités, nos personnels, sinon même arrêter provisoirement. Nous n’avons vraiment pas de moyen de supporter ça », a réagi le chef d’une entreprise dans une publication Facebook suite à cette décision de Blonba.
Un autre a réagi dans un tweet sur X (anciennement Tweeter), qu’« il est temps que les autorités mettent en place une politique d’aide d’urgence envers le secteur privé, qui souffre réellement de cette crise énergétique. Combien vont encore mettre la clé sous la porte dans les jours à venir ? »
En attendant des jours meilleurs, l’espace culturel “Blonba” a déjà imaginé une nouvelle initiative dénommée “cinéma à domicile”, pour se faire de revenus face à cette situation qui prévaut.
“Vous avez une cour qui peut recevoir à partir de 20 personnes. Nous sommes prêts à la transformer en salle de cinéma plein air et à y organiser une projection privée du film Taane. Une vraie salle de cinéma dans votre maison. Coût de l’opération: à partir de 15 000 F CFA. Ceux qui peuvent mettre 1 million aussi, on est preneur” a annoncé le réalisateur et patron de l’espace Blonba, Alioune Ifra N’Diaye.
Mohamed Camara /©️ Malikonews.com