Mali : le chef du gouvernement a rencontré les forces vives, pour parler de la fin de l’accord de paix et du retrait des pays de l’AES de la Cédéao

Initialement prévu pour le 05 février, la rencontre entre le premier ministre, Choguel Kokala Maiga, et les forces vives du pays, a finalement eu lieu ce lundi 26 février, au centre international de conférence de Bamako. Devant les différentes sensibilités du pays, son allocution était axé sur deux sujets d’actualité, il s’agissait de la fin de l’accord de paix et le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Les autorités maliennes ont déclaré, ce 25 janvier, « l’inapplicabilité absolue » et « la caducité » de l’accord de paix et de réconciliation, signé en 2015; avant d’annoncer dans un communiqué conjoint, le retrait des trois pays regroupés au sein de l’AES, de la Cedeao, le 28 janvier.

En ce qui concerne l’accord d’Alger, selon Choguel Kokalla Maïga, dans son intervention devant les forces vives, cette décision «responsable, mûrement réfléchie et hautement patriotique», découle de plusieurs constats dont,  « la mauvaise foi manifeste de certains mouvements signataires regroupés, pour l’essentiel, au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et qui ont posé des actes de défiance, de sabotage, de provocation, de belligérance, notamment lors du processus de retrait de la MINUSMA de ses emprises dans le Nord, et ce, pour en empêcher le transfert aux Forces armées et de sécurité. »

« Des emprises finalement récupérées grâce au courage, à la bravoure, au professionnalisme et au dévouement de nos militaires qui ont surtout libéré Kidal le 14 novembre 2023, avec une science avérée de l’art de la guerre, digne d’être enseignée dans les académies militaires», a estimé le chef du gouvernement.

Le chef du gouvernement a, par ailleurs, fait part aux différentes sensibilités du pays que cette décision des autorités est aussi motivée par « la conséquence logique du manque de résultat de la médiation internationale conduite par l’Algérie qui a posé une série d’actes hostiles et inamicaux contre le Mali. Actes parmi lesquels l’accueil, sans concertation ou notification préalable et au plus haut sommet de l’Etat algérien, de citoyens maliens subversifs ou poursuivis par la justice malienne pour terrorisme ; l’existence, en Algérie, de bureaux de représentation de certains groupes signataires de l’accord ; la volonté des autorités algériennes de maintenir le régime de sanctions de l’ONU »

Pourtant le premier ministre a rappelé les relations séculaires et fraternelles entre les peuples malien et algérien, « revigorées par le soutien des Maliens à leurs frères algériens pendant leur héroïque guerre d’indépendance »

Le retrait de l’AES de la Cédéao

En outre, le deuxième sujet dont a parlé le chef du gouvernement, a été axé sur le retrait conjoint du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, pour former l’AES. « Ces pays en première ligne de la lutte contre le terrorisme depuis une décennie, pendant laquelle la CEDEAO qui a brillé par son manque d’empathie, de solidarité et de vision stratégique, a, contre le droit et le bon sens, édicté des sanctions drastiques et illégitimes aux trois Etats. Des sanctions constituant une véritable auto-flagellation face au terrorisme imposé par des puissances extérieures à l’Afrique », a-t-il indiqué.

«Notre pays est à la croisée des chemins. Il est engagé dans une transition politique qui se veut une transition de rupture radicale afin de refonder l’Etat, de renforcer son indépendance, sa souveraineté, son intégrité territoriale et de restituer à notre peuple son honneur et sa dignité», a estimé Choguel Kokala Maiga.    

Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com

 

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