L’armée malienne a accusé mardi la mission de l’ONU de compromettre la sécurité dans une localité du nord en se retirant de son camp de manière « précipitée » selon elle et en laissant le champ libre aux « terroristes ».
La Minusma, poussée vers la sortie par les militaires au pouvoir à Bamako, a poursuivi son retrait progressif en quittant dimanche et lundi ses camps de Tessalit et Aguelhok.
Ce retrait, qui doit s’échelonner jusqu’au 31 décembre, a exacerbé les rivalités pour le contrôle du territoire entre acteurs armés présents dans le nord.
Les séparatistes touareg ont repris les hostilités contre l’Etat central et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda multiplie les attaques contre l’armée.
La Minusma dit être forcée d’accélérer son retrait par l’escalade militaire qui menace ses personnels. Elle reproche aussi aux autorités de compliquer son désengagement par leurs obstructions à ses mouvements.
Dans un communiqué publié mardi, l’armée malienne dit constater « avec beaucoup de regret » que la Minusma a quitté son camp d’Aguelhok sans attendre de le transférer aux autorités maliennes.
Ce « départ précipité de la Minusma met en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité dans la localité d’Aguelhok », dit-elle.
Des « terroristes », dit-elle sans plus de précision, ont profité de la situation pour s’introduire dans le camp et « détruire plusieurs installations ». Ils ont été « neutralisés » par l’aviation malienne, assure-t-elle.
Les colonels arrivés au pouvoir par la force en 2020 ont réclamé et obtenu du Conseil de sécurité en juin, après des mois de dégradation des rapports avec la mission onusienne, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au jihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle.
La Minusma devrait prochainement libérer son emprise de Kidal. Cette opération s’annonce sous tension, Kidal étant le bastion de la rébellion à dominante touareg.
Avec AFP