Les sites de Gao et Tombouctou de la Minusma étaient les derniers camps à ne pas avoir été rétrocédés car il y était prévu, après le 1er janvier, ce que l’ONU appelle la « liquidation » de la mission, c’est-à-dire remettre par exemple aux autorités les derniers équipements devant l’être, ou mettre fin aux contrats existants.
Mais la situation sécuritaire dans cette région en proie aux attaques jihadistes a précipité le départ définitif de la Minusma à Tombouctou. « Faute d’avoir trouvé une solution pour la sécurisation intérieure de la base Minusma de Tombouctou, il fallait fermer cette base en urgence. Des dispositions ont été prises pour ce faire », a dit à l’AFP une source onusienne sous couvert de l’anonymat.
« Au nom des plus hautes autorités de la transition, au nom de la population de la région de Tombouctou et au mien propre, je voudrais dire merci à la Minusma pour les efforts accomplis dans le cadre du retour de la paix, du vivre-ensemble et de la cohésion sociale », a déclaré le gouverneur de la région, Bakoun Kanté, au cours de la cérémonie officielle de rétrocession dont les images ont été diffusées jeudi au journal télévisé de l’ORTM.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 à Bamako ont réclamé en juin, après des mois de dégradation des relations, le départ sans délai de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays en proie à une profonde crise multidimensionnelle.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a mis fin au mandat de la mission au 30 juin et lui a donné jusqu’au 31 décembre pour quitter le pays.
Depuis, la Minusma, dont les effectifs ont tourné autour des 15.000 soldats et policiers et dont plus de 180 membres ont été tués dans des actes hostiles, a échelonné les rétrocessions, dans des conditions parfois difficiles dans le nord, sous la pression d’une escalade militaire entre tous les acteurs armés présents sur le terrain.
Avec AFP.