Mali : la HAC invite les médias à arrêter la diffusion des activités des partis politiques

Le Président de la Haute Autorité de la Communication HAC Gaoussou Coulibaly. © HAC

La haute autorité de la communication entérine la décision des autorités portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations. Ce jeudi 11 avril, l’organe de régulation des médias a invité tous les médias à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations. Dès l’annonce de la nouvelle de la HAC, des journalistes dénoncent une “décision liberticide ».

Quand une seule liberté s’enrhume, c’est toutes les libertés qui toussent. Le gouvernement a adopté hier mercredi 10 avril en conseil des ministres un décret portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations. Seulement moins de 24h après, la Haute autorité de la communication valide cette décision et invite, à son tour, les organes de radios, télévisions, des journaux écrits et en ligne à arrêter toute diffusion et publication des activités de ces partis et associations.

Cette décision de la HAC qui a surpris plus d’un a été vigoureusement dénoncée dans le paysage médiatique malien. Le directeur de l’information de la chaîne d’information Joliba TV, Mohamed Attaher Halidou dénonce ‘’une décision liberticide’’. Le journaliste va plus loin en estimant que cette décision est ‘’contraire à la mission de défense des libertés’’ de l’organe de régulation des médias qui est la HAC. Pour le présentateur de l’émission de ‘’En toute liberté’’, ‘’cette HAC s’aligne toujours derrière les décisions des autorités et cela au mépris des valeurs de la démocratie et de la liberté de la presse, des valeurs qui fondent d’ailleurs justifient son existence’’.

Sur sa page Facebook, l’éditorialiste affirme avoir comme l’impression que ‘’ce sont des préfets qui siègent à la HAC pour exécuter des décisions arbitraires et fantaisistes’’. Il estime que ‘’tout ça est triste’’ et manifeste son rejet face à la ‘’caporalisation’’ de la presse aujourd’hui plus qu’hier.  Selon Mohamed Attaher, ‘’tout cela montre que nous manquons de faîtières fortes pour défendre les valeurs de la profession’’. Il conclut en paraphrasant cette citation de célèbre journaliste d’investigation burkinabè tué, il y a plus de 30 ans, ‘’chacun payera le prix de sa compromission’’. Outre lui, plusieurs autres hommes de médias se sont montrés vent débout contre cette sortie de la HAC.

Pour sa part, la maison de la presse a réagi. La faîtière, à travers son président du comité de pilotage a convié en réunion l’ensemble des membres du comité de pilotage, du comité des experts et les responsables des organisations professionnelles de la presse. Elle précise dans son communiqué rendu public sur sa page Facebook que l’ordre du jour est d’échanger sur l’actualité nationale.  

Adama Tembely/©️ Malikonews.com

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