Ce samedi 2 mars, le nouveau proclamé premier vice-président du comité stratégique du mouvement du 5 juin – rassemblement des forces patriotiques, l’imam Oumar Diarra, était devant la presse avec certains membres fondateurs du mouvement, à la maison de la presse de Bamako. Il a affirmé durant son intervention que « sept entités sur onze » au sein du mouvement, aujourd’hui divisé, ont décidé « de changer la vice-présidence, en attendant que le président du comité stratégique réunit l’ensemble des militants ».
« Ce mouvement du 05 juin a été un espoir pour les maliens et continue à être un espoir pour l’ensemble du peuple malien », a réagi Oumar Diarra, désigné vice-président du comité stratégique du M5-RFP par sept entités du mouvement sur 11. Il a notamment évoqué au micro de la télévision nationale, « des petits soucis de fonctionnement au niveau du comité stratégique » ces derniers temps. Avant de faire le récit de sa désignation comme vice-président du comité stratégique, par « 11 entités sur 7 » qui ont décidé « de changer (…) la vice-présidence », en attendant que le président du comité stratégique, l’actuel chef du gouvernement, « réunit l’ensemble des militants pour aller sur des très bonnes bases ».
Pourtant, une note du M5-RFP dont Boubacar K Traoré, est le vice-président, avait «suspendus jusqu’à nouvel ordre », ce 27 février, Oumarou Diarra et Mountaga Tall, qui ne sont « plus autorisés à s’exprimer et à agir au nom du comité stratégique, ni à se prévaloir de la qualité de membre dudit comité ». Cette suspension de ces deux personnalités, faisait suite à la suspension d’une dizaine de membres du comité stratégique qui avait accepté de suivre la tendance Oumarou Diarra, dans une première note de suspension datant le 24 février.
Des suspensions qui avaient été qualifiées de «shows médiatiques pour ceux qui les prononcent et pure manipulation de leur mentor », par Mountaga Tall, dans un tweet datant du 28 février. Le patron du CNID-FYT, avait alors précisé que « chacun doit désormais s’assumer à visage découvert ou assumer les conséquences de ses actes »
Des militaires derrière la division du M5-RFP
Par ailleurs, ce vendredi 1er mars, à l’issue d’un rassemblement de soutien au retrait des pays de l’AES de la Cédéao, au palais des sports de Bamako, le chef du gouvernement de la transition, Choguel Kokala Maiga, est revenu sur la division au sein du mouvement, dont il est toujours le président du comité stratégique. Le premier ministre, a accusé devant la forêt des micros des journalistes, certains militaires d’être derrière cet affaiblissement du M5-RFP.
« Il y a des militaires qui cherchent à affaiblir le M5. Je les connais et je constate ce qu’ils font pour y parvenir. Je connais les noms de beaucoup d’entre eux et ils font leurs réunions nuitamment. Ils veulent affaiblir le M5. Ils rassemblent les membres du M5-RFP pour leur faire croire que tous leurs problèmes viennent de leur président. On ne sait pas s’il veut être président ou pas. Ainsi, pour l’affaiblir, il faut dire que vous ne voulez pas de lui. De cette façon, quand il sera affaibli, il va se rendre », a-t-il estimé.
Suite à cette sortie du Premier Ministre, Me Mountaga Tall, a riposté ce 2 mars lors de la conférence de presse du M5-rfp de la mouvance Oumarou Diarra : « J’ai pris fonction à la place de Choguel au ministère de la communication et de l’information numérique. Lorsque je suis arrivé, j’ai constaté certaines choses et entendu d’autres. J’ai été poussé à le dénoncer, mais j’ai demandé que la question soit gérée différemment, d’où le remboursement des montants en question suite à des malversations détectées. Il a remboursé une partie de l’argent et on se demande pourquoi une personne rembourse de l’argent qu’elle n’a pas pris ? »
Toujours selon Me Tall, « nous avons convenu de le nommer à la tête du M5 avec tous les honneurs, mais lorsqu’il s’est agi de former le gouvernement, nous n’avons proposé aucun nom, lui laissant le libre choix puisqu’il connaissait tous les acteurs du M5. À la grande surprise de tous, il a choisi une personne qui n’était pas membre du M5 et il nous a nargués en affirmant que c’était les militaires qui lui avaient imposé ce choix, tout en disant aux militaires que le M5 avait proposé cette personne pour le poste de ministre… Nous lui avons demandé d’arrêter de mentir, de diviser, d’insulter et de rabaisser les autres lors de ses déclarations. Il semble trouver du plaisir dans ce jeu. Nous l’avons désigné président du M5, mais s’il ne clarifie pas sa position d’ici 72 heures, nous le destituerons. »
Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com