Mali : La CNDH dénonce la surpopulation carcérale

Le président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré. Crédit photo Facebook CNDH

Le président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré a dénoncé lors d’un entretien télévisé, la surpopulation carcérale. Il a notamment mis l’accent sur le cas la maison centrale d’arrêt de Bamako, qui est conçue, selon lui, pour accueillir 400 détenus, en abrite aujourd’hui plus de 4 000. Aguibou Bouaré estime que celle-ci est à l’origine de nombreuses violations des droits des détenus. C’était le jeudi 4 janvier passé sur le plateau de Renouveau télévision dans l’émission “Grand Jury”.

Face à la surpopulation carcérale, la Commission nationale des droits de l’Homme monte au créneau. Par la voie de son président Aguibou Bouaré, la CNDH interpelle les autorités devant la surpopulation carcérale qui serait la cause de multiples violations des droits de l’Homme notamment le droit des détenus. Il prend l’exemple sur la maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA). Pour lui, cette prison est construite pour accueillir en détention 400 personnes mais il regrette qu’elle abrite actuellement environ 4000 personnes soit 400% de l’augmentation.

Selon le président de la CNDH, cette situation est insupportable pour les détenus, qui sont contraints de vivre dans des conditions insalubres et dangereuses, “les détenus sont entassés dans des cellules surpeuplées, sans hygiène ni ventilation. Ils n’ont pas accès aux soins médicaux et alimentaires adéquats”, a déploré M. Bouaré. Il a mis en cause le recours systématique aux mandats de dépôt par les juges. “Le recours aux mandats de dépôt est une pratique abusive qui doit être stoppée”, a déclaré M. Bouaré. Il faut privilégier la liberté provisoire et les autres mesures alternatives à la détention.”

Pour la CNDH la liberté devrait être la règle et la détention l’exception, ‘’le décernement systématique du mandat de dépôt n’est pas un indicateur dans la lutte contre la corruption’’ souligne-t-il. Le président de la commission a également noté que cette situation favorise la propagation des maladies, la criminalité et la violence. “Les détenus peuvent sortir de prison avec des maladies, ce qui peut contaminer leurs proches et la population générale”, s’indigné M. Bouaré.

La CNDH appelle donc, les autorités maliennes à prendre des mesures urgentes pour remédier à la surpopulation carcérale, ‘’Il est essentiel de garantir les droits des détenus et de protéger la société contre les risques liés à la surpopulation carcérale’’.

Il souligne que dénoncer les violations des droits humains constitue toujours l’essence de leur existence tout en émettant des recommandations aux autorités du pays.

Adama Tembely/©️Malikonews.com

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