A l’issue des conclusions du dialogue inter-Maliens, la classe politique dans sa majorité écrasante qui avait opté pour la politique de la chaise vide dénonce ‘’vigoureusement la mascarade de dialogue inter-maliens’’ et rejettent ses recommandations. Les partis signataires de la déclaration du 31 mars l’ont fait savoir dans un communiqué publié ce week-end. Pour ces regroupements d’acteurs politiques et de la société civile, le DIM s’est avéré ‘’un piège, un traquenard, un immense filet’’ lancé devant le peuple malien par les autorités la transition.
Les lampions se sont éteints sur le dialogue inter-Maliens le vendredi dernier. Ses recommandations phares sont entre autres : la prolongation de la transition de 2 à 5 ans, la candidature du colonel Assimi Goita, l’élévation au grade de général des 5 colonels, la réduction du nombre des partis politiques. Devant cette situation, la coalition des partis politiques et de la société civile sous la bannière des parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 ‘’dénoncent et rejettent vigoureusement’’ ces recommandations.
Selon cette coalition, ‘’ au lieu de proposer une nouvelle architecture institutionnelle, à la fin d’une transition qui n’a que trop duré, ces autorités ont inspiré une proposition de nouvelle prolongation de deux à cinq ans, donnant ainsi raison à ceux qui ont parlé d’une transition à durée indéterminée, ignorant superbement les aspirations profondes des Maliens (eau, électricité, emploi des jeunes, cherté de la vie, fermeture des entreprises et chantiers, restriction des libertés publiques, mauvaise qualité des décisions de justice), pour se focaliser sur la prolongation de la transition’’. Elle estime que ‘’ceux qui ont juré, au lendemain de leur prise du pouvoir, qu’ils n’étaient venus que pour peu de temps veulent s’éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et les Maliens’’.
‘’Un dialogue détourné de ses objectifs’’
Pour les parties signataires, ‘’les masques sont tombés’’ parce que selon elles, le dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, ‘’a été vidé de son contenu, détourné de ses objectifs initiaux’’. La coalition souligne que le ‘’DIM n’a accouché d’aucune initiative malienne de paix et de réconciliation’’. Elle se demande, ‘’ en quoi les recommandations relatives à la prorogation de la durée de la transition, à la future candidature du colonel Assimi Goita, à l’affaiblissement et au musellement des partis politiques concourent-elles au rétablissement de la paix ? Pourquoi annoncer l’ouverture d’un dialogue avec les groupes armés à la fin du « Dialogue inter-Maliens » et non durant ce « Dialogue » ?’’.
Le regroupement dénoncent ‘’une duperie’’, ‘’les masques sont décidément bien tombés. Les Maliens, qui ont participé de bonne foi à cette entreprise se rendent compte qu’ils ont été dupés’’. Selon les signataires de ces déclarations qui ont boudé ledit dialogue, ‘’les participants n’ayant pas été élus, ils n’ont ainsi parlé qu’en leur nom personnel. Dans aucune démocratie digne de ce nom, leurs recommandations ne sauraient avoir valeur exécutoire’’.
Par conséquent, les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 appellent ‘’au retour à l’ordre constitutionnel avec une nouvelle architecture institutionnelle’’.
Signalons que les recommandations faites lors de ce dialogue ont été remises ce lundi 13 mai au président de la transition, le colonel Assimi Goita par le président du comité de pilotage dudit dialogue, l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maiga. En effet, rappelons que les objectifs de ce dialogue, selon les termes de références, étaient de contribuer à la restauration de la paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale.
Adama Tembely/©️ Malikonews.com