Mali : Grève du secteur bancaire et financier, la population mécontente

Siège de BOA Mali. Photo d'illustration. © BOA Mali

Le syndicat national des banques et établissements financiers a entamé une grève de 72 heures, depuis hier jeudi, en raison de l’arrestation de leur secrétaire général, Hamadoun Bah qui est également le numéro 2 de la première centrale syndicale du Mali, UNTM. Cet arrêt de travail des établissements bancaires, assurances, microfinances, commerces ainsi que les entreprises pétrolières, affecte les activités de nombreux maliens, à une dizaine de jours de la grande fête musulmane de la Tabaski.

« C’est inacceptable de faire une grève à un pareil moment. D’abord, nous ne sommes qu’à quelques jours de la fête, c’est aussi le début du mois, les salariés ont besoin de leur argent », a fustigé ce client un peu énervé.

Selon notre constat, la grève est effective dans tous les établissements bancaires.  Les guichets automatiques continuent à marcher cependant dans certaines agences mais certains ne sont plus  alimentés en liquidité, « cela me fait trois fois maintenant que je viens pour faire de retrait, mais je constate qu’il n’y a pas d’argent dedans. Alors que j’ai besoin de cet argent pour le week-end. Mais cette situation est pénible », a ronchonné un autre client. Entre temps, le vigile devant l’agence lance à une cliente qui s’apprête à insérer sa carte au guichet automatique, « madame, il n’y a pas l’argent dedans, le guichet ne marche pas depuis hier »

En ce qui concerne les stations-services, plusieurs petites stations d’essence sont ouvertes depuis le jeudi. Même constat ce vendredi matin, même si certains évoquent une pénurie de carburant dans d’autres endroits de la capitale malienne, « je prends mon essence à la station Total, nous sommes abonnés là-bas, imagine depuis hier nos activités sont presque à l’arrêt, je n’arrive pas à faire assez de livraison, et nos clients ne comprennent pas la situation », nous a confié ce livreur.

De leur côté, les stations multinationales respectent le mot d’ordre de grève depuis le début du mouvement de grève.

« Ce n’est pas une période appropriée pour faire une telle grève, face aux énormes difficultés auxquelles les maliens sont actuellement confrontés. La crise énergétique est en train de chambouler les activités économiques, et cette grève de trois jours laissera sûrement des traces à l’approche de la fête », estime cet enseignant.

La cause de la grève

A l’origine de ce mouvement de grève des banquiers, l’incarcération de Hamadoun Bah, le secrétaire général du SYNABEF, pour « faux et usage de faux », le mercredi 05 juin, suite à une plainte de l’ancien secrétaire général de la section syndicale de la Banque de développement du Mali – BDM, Papa Sadio Traoré.

Papa Sadio Traoré estime que la centrale syndicale des banques, SYNABEF a falsifié les procès-verbaux et la liste de présence de l’assemblée de renouvellement du bureau de la section syndicale de la BDM, occasionnant sa défaite à l’élection. 

Les membres du SYNABEF ont tenu un point de presse hier jeudi dans l’après-midi, où ils ont déclaré le maintien de la grève jusqu’à la libération de leur « camarade ».

 Mohamed Camara / Malikonews.com

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