Sur l’instruction d’un juge du tribunal de grande instance de la Commune 5 de Bamako, dix leaders des partis politiques ont été mis sous de dépôt pour “tentative de déstabilisation, atteinte à la sûreté de l’État et troubles à l’ordre public”, le lundi 24 juin. Ils étaient onze à être arrêtés dans la nuit du jeudi 20 juin dernier au domicile du vice-président du parti Adema/PASJ, l’ancien ministre Moustaph Dicko. Le onzième, Me Bathily a été libéré au regard de son statut d’avocat.
Après plus de 72h de garde à vue, dix des onze leaders politiques arrêtés ont été placés en détention sur l’ordre d’un juge d’instruction. Dans une déclaration à la presse, l’un des avocats de la défense Me Koné s’étonne, “je n’ai pas vu ces infractions dans notre code pénal. C’est le gouvernement qui est plutôt dans l’illégalité”.
Parmi les dix incarcérés figurent des présidents de partis et mouvements politiques signataires de la déclaration commune du 31 mars appelant à un retour à l’ordre constitutionnel. Il s’agit notamment du vice-président du parti politique l’Adema/PASJ, Moustaph Dicko et son secrétaire général, ancien ministre Yaya Sangaré, le vice-président de l’ancien parti au pouvoir, le RPM, Amadou Maïga.
Il y a également, Moulaye Omar Haïdara, président du parti de l’ancien président Amadou Toumani Touré – Pdes, le président du parti Nema, Samba Coulibaly.
Selon nos informations, le cas de l’ancien ministre de la justice, Me Mohamed Aly Bathily, avocat de profession sera soumis à une autre procédure judiciaire conformément à la loi en vigueur. Les parties signataires de la déclaration du 31 mars avaient dénoncé auparavant le “vide juridique et institutionnel” laissé après l’expiration du délai de la transition à la date du 26 mars dernier, et avaient réclamé la tenue d’une élection présidentielle “dans les meilleurs délais”.
Les Parties signataires “exigent l’abandon des poursuites”.
Quelques heures après le déplacement sous mandat de dépôt de leurs leaders, les parties signataires de la déclaration commune du 31 décembre “dénoncent” dans un communiqué une “énième assaut des autorités en place contre les libertés fondamentales”. Elles soulignent que “ces arrestations s’inscrivent dans une tentative plus large de désactivation de la classe politique à des fins inavouées”.
Par ailleurs, la coalition “exige des autorités en place, l’abandon pur et simple des poursuites contre les camarades injustement arrêtés et détenus, par les autorités qui doivent donner l’exemple en matière de respect des droits fondamentaux de leurs citoyens”. Elle ajoute que les avocats de la défense “mettront tout en œuvre pour faire respecter les droits des leaders injustement détenus et obtenir leur libération”.
Un des avocats de la défense avait annoncé que la défense entamera les procédures pour obtenir la mise en liberté provisoire des détenus.
Signalons que les autorités de la transition ont décrété en avril dernier la suspension jusqu’à nouvel ordre des activités des partis et des associations à caractère politique.
Adama Tembely/Malikonews.com