Mali : des voix s’élèvent pour “signaler’’ la fin de la transition militaire

Le président du Rpm, Bokary Tréta. DR

En juin 2022, les autorités maliennes ont fixé la durée de la transition à 24 mois, à compter du 26 mars de la même année. Deux ans après, au terme de ce délai, des voix s’elèvent pour ‘’exiger’’ le retour à l’ordre constitutionnel. Le RPM, parti l’ancien président IBK, le parti ‘’Yelema’’, le M5-RFP Mali Kura, la coalition politique, ‘’Synergie d’action pour le Mali’’, le président de CODEM, Ousseyni Amion Guindo ou encore le coordinateur du mouvement ‘’Appel du 20 février’’ Mohamed Cherif Koné appellent les autorités à ‘’respecter’’ leur engagements en organisant les élections.

Selon le décret N°2022-0335/PT-RM du 6 juin 2022, la transition militaire aurait pris fin hier mardi, 26 mars 2024. Face à l’inaction des autorités, des partis politiques et mouvements montent au créneau pour tirer la sonnette d’alarme. Le parti de l’ex-chef d’Etat, le ‘’Rassemblement pour le Mali’’ en appelle à la responsabilité’’ du président de la transition, et “donne” un délai de six mois pour ‘’mettre en place de toute urgence un nouveau mécanisme transitionnel pour un retour à l’ordre constitutionnel’’. Le parti appelle les autorités de la transition au ‘’respect des engagements souverainement pris devant la communauté nationale et internationale’’.

Pour le parti des tisserands, cet appel à la responsabilité permettra au président de la transition de ‘’réhabiliter, devant les maliens, les déclarations de bonne foi annoncées dans son discours d’investiture du 07 juin 2021’’. Il estime que la transition à l’obligation de s’achever.

Dans un communiqué conjoint, le parti de l’ancien premier ministre Moussa Mara et M5, RFP Mali Kura, tendance du M5 qui regroupe les acteurs politiques comme Sy Kadiatou Saw, Konimba Sidibé, Cheick Oumar Sissoko, ont alerté sur les conséquences du ‘’non-respect des engagements pris dans le cadre du délai de la transition, fixé sans contrainte et sans consultation aucune, par les autorités de la transition, au premier chef desquelles, le président de la Transition’’. Les deux partis se disent convaincus, qu’’’après 3 ans et 8 mois, de report en report provoqué, la transition ne saurait aux forceps s’éterniser’’. Cependant, ils recommandent en urgence :’’ une concertation avec les responsables des forces vives nationales, redéfinir le contour et les objectifs, et identifier les acteurs d’une nouvelle Transition courte’’.

Pour sa part, la nouvelle coalition des partis d’opposition, ‘’Synergie d’action pour le Mali’’ souligne que le pays est dans ‘’un vide juridique’’. Par conséquent, la synergie d’action pour le Mali demande la mise en place d’une transition civile. La même demande est formulée par le magistrat radié – par décision du chef de la transition- , coordinateur d’une autre coalition, ‘’l’Appel du 20 février’’, Mohamed Cherif Koné. Il sollicite également ‘’la mise en place d’une transition civile de mission’’. Il va plus loin en annonçant la saisie de la cour constitutionnelle pour introduire une requête aux fins de ‘’constatation de vide institutionnel pour vacance de la présidence de la transition et déchéance des organes de la transition’’.

‘’un faux débat juridique’’

La problématique de la fin de la transition serait un faux débat juridique, selon un article de presse du quotidien national, l’Essor. Pour bien comprendre, le papier se réfère à l’article 22 de la charte révisée de la transition. L’alinéa 2 de cet article stipule, selon Essor que ‘’la transition prend fin avec l’élection présidentielle, organisée par les autorités de la transition, la présentation de serment et la passation des charges au nouveau président élu’’. En se référant à cette disposition de la loi, le journal estime que les élections doivent être organisées par les autorités de la transition. L’article de presse essaie de réconforter cette thèse avec l’article 6 de la même charte.

En effet, selon l’article de la charte révisée, ‘’le mandat du président de la transition prend fin après l’investiture du président issu de l’élection présidentielle’’. Pour le quotidien d’information, la charte est juridiquement supérieure au décret.

Adama Tembely/©️ Malikonews.com

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