Après le brainstorming du 16 au 19 janvier, plus de 580 délégués participants à cette phase nationale des Etats généraux de l’éducation, ont notifié un paquet de recommandations aux autorités pour baliser la voie du renouveau éducatif au Mali. Ces recommandations visent notamment à avoir un système éducatif en parfaite adéquation avec les aspirations du peuple, parmi ces fortes exhortations figurent la dissolution de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), au niveau de l’enseignement secondaire, également de la création de nouvelles facultés de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie dans les régions, le port obligatoire des tenues scolaires confectionnées à la base des tissus et des textiles locaux…
La phase nationale s’inscrivait dans le cadre de la résolution des défis majeurs du secteur de l’éducation, notamment de contrer la déperdition et le faible taux de scolarisation. Les Etats généraux de l’éducation visent à refonder le système éducatif malien en conformité avec les valeurs culturelles, économiques et environnementales et en réponse aux besoins vitaux de développement. Les activités de ces Etats généraux ont d’abord débuté aux niveaux consulaire et régional, les concertations se sont également tenues du 4 au 6 janvier dans 6 missions diplomatiques autour de 18 thématiques. L’étape nationale a été clôturée le 19 janvier, avec un fort paquet de recommandations.
« Les ateliers tenus lors des concertations nous offrent suffisamment de données pour envisager le devenir de notre pays », avait expliqué le ministre de l’éducation nationale, Amadou Sy Savané, lors de la cérémonie d’ouverture des Etats généraux.
Quant au chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, il avait affirmé ce jour que, « notre conviction est que le fondement du Mali nouveau, pacifié, cohérent et sécurisé réside dans une éducation de qualité pour tous les enfants du Mali » Et de « de mettre l’éducation au-dessus des contingences politiques »
Des recommandations des états généraux de l’éducation
Les travaux de cette assise nationale sur l’éducation ont été sanctionnés par plusieurs recommandations formulées par plus de 580 délégués venus de tout le Mali et de la Diaspora. Ces recommandations visent à avoir un système éducatif en parfaite adéquation avec les aspirations du peuple.
Il s’agit de fonder l’enseignement sur les valeurs et mémoires maliennes en commençant par la connaissance de soi, de procéder à une profonde restructuration des matières et de concevoir une didactique des disciplines réfléchies liées à la langue de l’élève. Les délégués ont insisté, à l’occasion, pour que les langues nationales soient des langues d’enseignement de toutes les disciplines à tous les niveaux d’enseignement de façon progressive. Les acteurs de l’éducation ont également demandé d’assurer l’adéquation de la formation aux besoins des ressources humaines du marché de l’emploi et des ambitions pour l’essor de la nation dans une vision prospective.
Parmi d’autres recommandations faites, figurent la création de nouvelles facultés de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie dans les régions ; l’établissement de l’éducation inclusive en adaptant réellement les infrastructures et équipements scolaires et universitaires aux conditions des personnes en situation de handicap ; l’intégration de la langue des signes dans le curriculum de l’enseignement et assurer la promotion dans les services publics et le développement des filières agropastorales dans les écoles fondamentales et secondaires.
L’on a également énuméré, la création d’un Musée national des sciences et technologies, ainsi que la création d’un ordre de promoteurs d’écoles privées pour moraliser la création et la gestion de ces établissements, de même que la tenue des états généraux tous les dix ans. Les travaux des EGE recommandent, de plus, d’imposer le port de la tenue scolaire confectionnée à partir des textiles locaux dans toutes les écoles du pays ; d’accélérer le processus d’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif en les dotant d’un curriculum officiel et en leur octroyant une subvention ; d’élaborer une convention collective pour le secteur privé ; rendre attrayante et incitative la fonction enseignante.
Il a été aussi proposé par les délégués, la suppression de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) au niveau de l’enseignement secondaire et recadrer ses actions au niveau supérieur. Ils ont enfin exhorté à la mise en place d’une commission de suivi de la mise en œuvre des EGE et le recrutement des sortants des écoles de formation des enseignants.
Mohamed Camara / ©️Malikonews.com