Mali : des groupes islamistes armés et des milices ethniques commettent des atrocités sur les civils, selon Human rights watch

Human rights watch. © DR

Dans un document rendu public, ce mercredi 08 mai, l’organisation de défense des droits humain, Human Rights Watch, a accusé le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et une milice communautaire « Dozos » d’avoir tué au moins 45 civils lors de deux évènements distincts en janvier dans le centre du Mali. 

Selon Hrw, « des combattants du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance de groupes jihadistes, ont tué au moins 32 civils, dont 3 enfants, et incendié plus de 350 maisons, le 27 janvier dans les villages d’Ogota et d’Ouémbé dans la région de Mopti »

L’organisation de défense des droits humain a rapporté dans son communiqué d’hier que « les jihadistes ont attaqué les villages après que des membres d’une milice communautaire eurent refusé de déposer les armes, dans le contexte d’un cycle de meurtres et de violences communautaires commis en guise de représailles » Avant d’indiquer qu’en début janvier, « des miliciens dozo, chasseurs traditionnels bambara, ont tué 13 civils à Kalala et enlevé 24 personnes à Boura, deux localités situées dans la région de Ségou et majoritairement peuplées de Peuls. »

L’organisation classe désormais ces attaques comme des crimes de guerre, et a rapporté des témoignages de ses réseaux sahéliens. « Des groupes armés islamistes et des milices ethniques attaquent brutalement des civils sans crainte de poursuites », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch. « Les autorités devraient agir pour mettre fin aux cycles meurtriers de violence et de meurtres commis par vengeance et mieux protéger les civils menacés », a-t-elle estimé.

Hrw a précisé dans son communiqué avoir mené « des entretiens téléphoniques avec 25 personnes ayant connaissance de ces attaques, dont 15 témoins, 3 activistes maliens et 7 représentants d’organisations internationales » et analysé « des images satellite de maisons incendiées à Ogota et Ouémbé » entre mars et avril.

« L’incapacité du gouvernement de transition malien à demander des comptes aux groupes armés islamistes et aux milices ethniques ne fait qu’encourager les forces responsables d’abus à commettre de nouvelles atrocités », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse de Human Rights Watch citée en haut.

Mohamed Camara /©️ Malikonews.com

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