Le cercle de réflexion et de solidarité des anciens et sympathisants de l’association des élèves et étudiants du Mali (CRS-AS /AEEM) rejette en bloc la décision de la dissolution de l’EEM. Ils s’opposent et disent ‘’non’’ à cette annonce et se proposent ‘’d’entreprendre d’user de tous les moyens légaux et démocratiques pour faire annuler cette décision’’. La déclaration a été faite le dimanche 17 mars, lors d’un atelier d’échanges et de propositions, à l’occasion de la célébration de la semaine des martyrs.
A la dissolution du mouvement estudiantin, la position des anciens de l’AEEM est claire. Ils s’opposent et rejettent catégoriquement la dissolution annoncée du mouvement par les autorités de la transition. Mieux, ils s’impliquent afin d’obtenir l’annulation de cette décision auprès du tribunal administratif. Ils étaient presque tous là, dans la salle, les anciennes figures connues de l’AEEM et du mouvement démocratique à l’image de Amadou Koïta, Souleymane Koné, Nouhoum Togo, Dr Modibo Soumaré, Moussa Timbiné, Ibrahima Tamega, Paul Ismaël Boro et Sy Kadiatou Sow.
Dans sa prise de parole, l’ancien ministre, Amadou Koïta s’est dit fier d’être ‘’pur produit’’ de l’AEEM. Il a rappelé que l’AEEM est une association historique et symbolique. Le ministre Koïta a reconnu qu’il y a des difficultés de fonctionnement. Difficultés, selon lui, qui ne justifient pas sa dissolution, ‘’aujourd’hui à vouloir décapiter une association aussi importante et historique, je me demande si ce n’est pas une réécriture de l’histoire de notre pays. Je me demande si certains ne veulent pas prendre leur revanche sur l’histoire de notre pays’’, s’est-il interrogé. Pour lui, ‘’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain’’. Il conclut en soulignant que ‘’L’AEEM est l’interface entre les élèves et l’Etat’’.
Pour sa part, Abdoul Salam Togola, ancien secrétaire général du bureau de coordination nationale de l’association pointe du doigt la responsabilité de l’Etat et se victimise. Pour lui, c’est à l’Etat de faire régner l’ordre au sein du mouvement, ‘’l’AEEM n’est pas le seul mouvement estudiantin au monde où règne la violence. Mais les autres Etats trouvent la capacité de contenir les mouvements de jeunesse de leur pays. Cela va de la responsabilité de l’Etat et de tous. La gestion de ce mouvement ne doit pas dépasser le génie malien. Nous sommes victimes’’.
Les anciens en ont profité de l’occasion pour brosser les réalisations du mouvement depuis sa création à nos jours pour ‘’améliorer’’ les conditions de vie des élèves et étudiants du Mali.
Sy Kadiatou Sow appelle à sauver la démocratie
24h auparavant, dans le cadre des mêmes activités de la célébration de la semaine des martyrs, une figure de proue du mouvement démocratique, Sy Kadiatou Sow, présidente d’ADEMA Association, a appelé à la résistance pour la sauvegarde de la démocratie. Elle a déclaré lors d’une conférence débat qu’, ‘’ Il nous faut continuer à organiser les débats. Si nous ne pouvons pas marcher, si nous ne pouvons pas faire des meetings, si nous ne pouvons continuer à faire des débats de ce genre, ça veut dire qu’on est mort, ça veut dire que la démocratie malienne est enterrée et il nous faut résister contre cela. Et c’est à cette résistance que j’appelle les uns et les autres’’.
Adama Tembely/©️ Malikonews.com