Le projet de restauration des terres dégradées au Mali (PRTD-Mali) a été lancé officiellement ce jeudi 14 mars à Bamako. Son objectif est d’accroître l’adoption de pratiques de restauration des terres dégradées intelligentes, et le développement de l’accès aux opportunités de revenus au Mali. Ce projet d’une durée de 7 ans couvre plus de 80 communes des régions de Kayes, Kita, Nioro, Koulikoro, Nara, Ségou, Douentza et Mopti. C’est une initiative du gouvernement de transition avec l’appui financier de la Banque mondiale.
Le changement climatique est une réalité. Au Mali, les terres subissent de plein de fouet ses conséquences néfastes. Pour restaurer ces terres dégradées, les autorités du pays en partenariat avec la banque mondiale déboursent un montant de plus de 90 milliards de FCFA en mettant en place le projet de restauration des terres dégradées (PRTD-Mali). Il concerne l’appui institutionnel et le renforcement des capacités pour la restauration des paysages ainsi que la résilience des communautés aux impacts climatiques.
Le constat fait froid au dos, environ 2 millions de personnes vivent dans les zones de terres dégradées. L’objectif de ce projet vise à accroître l’adoption de pratiques de restauration des terres dégradées et le développement de l’accès aux opportunités de revenus au Mali. Car, il intervient dans un contexte d’absence d’opportunités économiques et d’insécurité alimentaire. C’est une ‘’approche novatrice et transformatrice qui intervient dans la réalisation des objectifs sociaux liés à la gestion politique et à la protection des terres’’, a déclaré, le ministre de l’environnement et du développement durable, Mamadou Samaké.
Ce projet se veut aussi ‘’une source d’informations sur les ressources naturelles à travers les plans environnementaux’’. Le ministre estime que le projet ‘’se révèle être le cadre d’évaluation qualitative et quantitative de nos ressources terrestres. Le mécanisme permettra surtout au Mali d’assurer le suivi et la continuité du projet sans l’appui de la Banque mondiale’’.
Meilleur avenir aux futures générations
Le projet de restauration des terres dégradées qui va durer 7 ans touchera 2,3 millions de bénéficiaires dans 87 communes ciblées sur la base de l’indice de vulnérabilité. Il est attendu, l’actualisation ou l’élaboration des plans de développement social, économique et culturel dans ces communes pour prendre en compte les questions d’environnement, de changement climatique et de développement durable, l’aménagement de 10.000 hectares de terres agroforestières, ainsi que de la mise en place des fermes agro-sylvo-pastorales communautaires intégrées, détaille le projet.
Selon le premier ministre ‘’le projet renforce l’équilibre global entre la commodité et la qualité de vie des populations’’. Pour Choguel K. Maiga, ‘’il s’agit de stimuler le développement tout en réservant un avenir meilleur aux futures générations’’.
Dans un ton plus ferme, le chef du gouvernement a condamné ‘’les pratiques néfastes de l’homme, notamment les feux de brousse, les cultures itinérantes sur brûlis, les défrichements archaïques et le surpâturage’’. Il poursuit, ‘’ces effets conjugués à ceux du changement climatique, dont les plus visibles sont les variabilités pluviométriques, la hausse des températures, induisent la recrudescence des sécheresses, l’ensablement et l’assèchement des cours d’eau, la dégradation des superficies cultivables ainsi que la perte de la biodiversité. Cette situation affecte sérieusement les grands équilibres écologiques des paysages agraires, entraînant une forte dégradation des ressources naturelles, une baisse drastique de la fertilité des sols et des rendements agricoles, ainsi qu’une aggravation de la pauvreté’’.
La directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, a, quant à elle, mentionné que le projet restaurera durablement le capital naturel, social et culturel des zones ciblées.
Adama Temebly/©️ Malikonews.com