« Nous avons appris que l’otage sud-africain (Gerco van Deventer) a été libéré avant-hier » vendredi, a indiqué à l’AFP une source de sécurité malienne. L’information a été confirmée par une source humanitaire étrangère selon laquelle il aurait été libéré à la frontière entre le Mali et l’Algérie.
Les deux sources ont confirmé une information donnée dimanche par une organisation humanitaire sud-africaine, Gift of the Givers, qui a agi dans la libération en tant que facilitatrice.
Gerco van Deventer, qui travaillait pour une société de sécurité, avait été kidnappé en Libye le 3 novembre 2017 alors qu’il se rendait sur un site de construction d’une centrale à environ 1.000 km de Tripoli. Il a ensuite été transféré au Mali.
Il « est actuellement en observation dans un hôpital d’Alger », selon la source sécuritaire.
La source humanitaire a de son côté indiqué à l’AFP avoir « rapidement rencontré » l’ex-otage à la frontière algérienne, sans préciser de date. « Il a été transféré à Alger où il devait être admis dans un hôpital avant son retour en Afrique du Sud » à une date non précisée, a-t-elle ajouté.
Son épouse, Shereen van Deventer, interrogée dimanche par l’AFP en Afrique du Sud, n’a pas souhaité commenter l’information dans l’immédiat. « Il y a tellement d’appels qui arrivent en même temps. Nous sommes un peu dépassés en tant que famille ».
L’ex-otage français Olivier Dubois avait rapporté, lors de sa libération en mars, avoir passé plus d’un an en captivité avec le Sud-Africain. « Un merveilleux cadeau de Noël!!!! », s’est-il réjoui dimanche sur X.
– Père de trois enfants –
Fin mai, une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, authentifiée par l’AFP, montrait un homme à longue barbe semblant être Gerco van Deventer et qui s’identifiait comme tel.
Il disait être détenu dans le nord du Mali par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié aux jihadistes d’Al-Qaïda, et demandait urgemment de l’aide pour faciliter sa libération.
La libération deux mois plus tôt du journaliste Olivier Dubois, enlevé en 2021 au Mali, avait redonné l’espoir aux proches de Gerco van Deventer, qui avait alors lancé un nouvel appel pour sa libération.
« Nous avons désespérément besoin de lui à la maison, il est le père de trois enfants », confiait son épouse Shereen à l’AFP.
« C’est une situation difficile pour nous en tant que famille, nous voudrions vraiment solliciter la compassion des (ravisseurs) pour qu’ils le libèrent », avait-elle ajouté, s’exprimant depuis la petite ville de Swellendam, à 220 km à l’est du Cap.
Olivier Dubois avait évoqué son compagnon de détention: « Je peux imaginer les conditions dans lesquelles il est parce qu’on les a vécues ensemble (…) Il est temps que ça s’arrête. Il est dans sa sixième année. Il ne mérite pas ça, il faut qu’il rentre à la maison ».
D’intenses négociations pour la libération du Sud-Africain avaient été menées au cours des premières années après son enlèvement, mais la pandémie de Covid-19 avait freiné les efforts jusqu’au début de cette année, selon Mme van Deventer.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une propagation du jihadisme et de violences en tout genre dont les enlèvements, qu’il s’agisse d’étrangers ou de Maliens, constituent un aspect. Les motivations sont idéologiques ou crapuleuses.
Avec AFP