L’ONU s’inquiète de l’enracinement de l’EI en Afrique de l’Ouest

António Guterres, secrétaire général des Nations unies. DR

Des hauts responsables de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme se sont inquiétés jeudi de la détérioration sécuritaire en Afrique de l’Ouest liée à l’enracinement du groupe jihadiste Etat islamique (EI) et de ses affiliés. Malgré des progrès dans la lutte contre la menace posée par le groupe, l’EI « continue de poser une menace sérieuse à la paix et à la sécurité internationales », en particulier en Afrique de l’Ouest et au Sahel, régions « les plus touchées par les activités de Daesh et de ses affiliés », a commenté devant le Conseil de sécurité Vladimir Voronkov, sous-secrétaire général de l’ONU pour la lutte contre le terrorisme.

« La situation dans cette région s’est détériorée sur la période considérée (ces six derniers mois, NDLR) et devient de plus en plus complexe, avec des conflits ethniques locaux et régionaux s’associant aux objectifs et opérations de ces groupes » a-t-il noté.

« Les groupes affiliés à Daesh continuent à opérer avec de plus en plus d’autonomie par rapport à la structure centrale de Daesh », ce qui fait craindre « l’émergence d’une vaste zone d’instabilité du Mali jusqu’aux frontières du Nigéria », a-t-il ajouté, en référence au dernier rapport du secrétaire général Antonio Guterres publié cette semaine.

Ce rapport évoque des « divisions internes » de l’EI, illustrées par l’annonce tardive en 2023 de la mort de son ancien chef Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi, et envisage notamment la possibilité d’un déplacement du « centre de gravité de la structure centrale » de l’EI hors d’Iraq ou de Syrie.

Le nouveau chef, Abou Hafs al-Hachemi al-Qourachi, « pourrait éventuellement s’installer en Afghanistan ou, plus vraisemblablement, en Afrique », indique-t-il.

« Daesh et ses affiliés sont de plus en plus enracinés dans certaines parties du continent africain (…) exploitant l’instabilité politique et étendant leur zone d’influence, leurs opérations et le territoire qu’ils contrôlent au Sahel, avec des inquiétudes pour les zones côtières d’Afrique de l’Ouest », a insisté de son côté Natalia Gherman, directrice exécutive du Comité contre le terrorisme de l’ONU.

« Le continent africain enregistre désormais près de la moitié des attaques terroristes dans le monde, avec le centre du Sahel comptant pour environ 25% de ces attaques », a-t-elle ajouté.

Avec AFP

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