L’État malien devient l’unique actionnaire de la BNDA après le rachat des parts de l’AFD, portant sa participation de 77,33 % à 100 % et bouclant un processus de nationalisation entamé fin 2024.
Le Conseil des ministres du mercredi 13 août 2025 a adopté un décret précisant les modalités de participation de l’État malien au capital social de la Banque nationale de développement agricole (BNDA). Ce texte fait suite à l’annonce par l’Agence française de développement (AFD) de sa décision de céder l’intégralité des actions qu’elle détenait dans l’institution. L’État malien a donné son accord pour acquérir ces actions, ce qui porte sa participation au capital de la BNDA de 77,33 % à 100 %. Le décret fixe également les conditions de libération des actions nouvellement acquises, garantissant la continuité des opérations de la banque.
Cette étape marque l’aboutissement d’un processus entamé en décembre 2024. À cette date, le gouvernement avait déjà consolidé sa position en rachetant les parts détenues par la Société allemande d’investissement et de développement (DEG), représentant 21,43 % du capital, ainsi que celles du Crédit Coopératif, représentant 9,70 %. L’opération avait porté la participation de l’État à 77,33 %, contre 46,87 % auparavant. La cession des parts de l’AFD parachève ainsi une prise de contrôle progressive, conférant à l’État la totalité du capital social.
Créée par la loi n°81-08/AN-RM du 11 février 1981, la BNDA a pour mission d’accompagner le développement rural par un appui technique et financier à des projets agricoles, forestiers, halieutiques, artisanaux et liés à l’habitat. La banque intervient également dans la transformation et la commercialisation des produits issus de ces secteurs. Son capital social, évalué à 61,6 milliards de francs CFA, était jusqu’ici réparti entre l’État malien et l’AFD.
Selon les informations officielles, la sortie de l’AFD découle d’une réorientation stratégique visant à concentrer son action sur son rôle de prêteur et de partenaire technique et financier. Le gouvernement malien a accepté cette cession dans le cadre des dispositions du pacte d’actionnaires, permettant une appropriation totale de l’institution par l’État.
Cette nationalisation intégrale de la BNDA s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la maîtrise nationale sur les outils de financement agricole, avec la volonté de préserver la continuité des services et de consolider le rôle stratégique de la banque dans le développement économique du pays.
APANEWS