C’est en tout cas, une déclaration du Centre africain de contrôle des maladies qui a donné l’information, le mardi 13 août 2024. L’institution sanitaire rattachée à l’Union africaine (UA) a déclaré « l’épidémie de Mpox (variole du singe) en cours une urgence de santé publique de sécurité continentale (PHECS) » marquant la première déclaration de ce type par l’agence depuis sa création en 2017. Les cas présumés à travers le continent ont dépassé 17 000, contre 7 446 cas en 2022 et 14 957 cas en 2023.
Cette épidémie se propage d’une façon inquiétante dans certaines régions du continent ces dernières années, et les cas sont en augmentation depuis des décennies.
Pour le centre, cette déclaration permettra «la mobilisation des ressources dans les pays touchés, l’exploitation d’un financement essentiel, le renforcement de la communication sur les risques et de l’engagement communautaire, le renforcement des efforts de surveillance et de tests de laboratoire, et le renforcement des capacités de ressources humaines pour répondre efficacement à Mpox par le biais d’une approche : une seule santé».
Le centre continental de contrôle des maladies indique qu’au moins « 13 pays africains, y compris des pays précédemment touchés comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, ont signalé des épidémies de Mpox. » En soulignant que «jusqu’à présent, en 2024, ces pays ont confirmé 2 863 cas et 517 décès, principalement en République démocratique du Congo (RDC). Les cas présumés à travers le continent ont dépassé 17 000, contre 7 446 cas en 2022 et 14 957 cas en 2023. Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg si l’on considère les nombreuses faiblesses de la surveillance, des tests de laboratoire et du traçage des contacts. »
Selon le Directeur général du Centre, Jean Kaseya, «aujourd’hui, nous déclarons cette urgence de santé publique de sécurité continentale, pour mobiliser nos institutions, notre volonté collective et nos ressources pour agir rapidement et de manière décisive. Cela nous permet de forger de nouveaux partenariats, de renforcer nos systèmes de santé, d’éduquer nos communautés et d’offrir des interventions vitales là où elles sont le plus nécessaires. Il n’est pas nécessaire de restreindre les déplacements à ce stade. »
Le directeur Kaseya explique également que «ce n’est pas là un défi de plus ; c’est une crise qui exige notre action collective. Le paragraphe F de l’article 3 des statuts des CDC africains nous charge de diriger et de coordonner la réponse lorsqu’il y a déclaration d’urgence de santé publique de portée internationale. »
Appui des partenaires internationaux aux États africains
Par ailleurs, le centre explique dans sa déclaration que de mai 2022 à juillet 2023, «Mpox » (variole du singe) a été déclaré « urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC) par l’OMS. » Mais, pour l’institution sanitaire, « l’Afrique n’a pas reçu l’appui dont elle avait besoin d’urgence au cours de cette période. À mesure que les affaires mondiales commençaient à diminuer, l’augmentation du nombre de personnes en Afrique a été largement ignorée »
Le patron du centre souligne alors « la nécessité d’un changement d’approche. Nous exhortons nos partenaires internationaux à saisir ce moment pour agir différemment et à collaborer étroitement avec les CDC africains pour fournir l’appui nécessaire à nos États Membres. »
Il lance notamment un appel vibrant aux partenaires mondiaux: « nous vous demandons de vous tenir à nos côtés en cette heure critique. L’Afrique est depuis longtemps en première ligne dans la lutte contre les maladies infectieuses, souvent avec des ressources limitées. La bataille contre Mpox exige une réponse mondiale. Nous avons besoin de votre soutien, de votre expertise et de votre solidarité. Le monde ne peut se permettre de fermer les yeux sur cette crise. »
Les pistes de prévention et les symptômes de l’épidémie
La variole “Mpox”est causée par le virus de la variole du singe, qui appartient à la même famille de virus que la variole. Elle se transmettait à l’origine de l’animal à l’homme et est plus fréquente dans les pays proches des forêts tropicales humides, selon les spécialistes de l’épidémie. Les symptômes fréquents incluent une éruption cutanée ou des lésions mucosales d’une durée de 2 à 4 semaines, de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des douleurs dorsales, une faible énergie et des gonflements.
Une fois la fièvre tombée, une éruption cutanée peut se développer, commençant souvent sur le visage puis s’étendant à d’autres parties du corps, le plus souvent la paume des mains et la plante des pieds.
Pour les spécialistes, “l’éruption, qui peut être extrêmement prurigineuse ou douloureuse, évolue et passe par différents stades avant de former une croûte qui tombe par la suite. Les lésions peuvent provoquer des cicatrices. L’infection disparaît généralement d’elle-même et dure entre 14 et 21 jours. Dans les cas graves, les lésions peuvent s’étendre à l’ensemble du corps, en particulier à la bouche, aux yeux et aux organes génitaux”.
L’Organisation mondiale de la santé conseille aux personnes ayant contracté le virus “Mpox” de s’isoler chez elles, pendant toute la durée de la période infectieuse, jusqu’à ce que les croûtes tombent.
Mohamed Camara / Malikonews.com