Le président sénégalais évoque une possibilité de réconciliation entre les pays de l’Aes et la Cedeao

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, hier jeudi 30 mai 2024, au palais présidentiel de Koulouba. © Présidence du Mali

Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a effectué une visite de travail et d’amitié au Mali et au Burkina Faso, deux pays membres de l’Aes hier jeudi 30 mai. Au cours de ces visites dont l’objectif était “de renforcer les liens historiques de bon voisinage, d’amitié, de fraternité”, le nouveau chef d’Etat sénégalais a jugé possible une réconciliation entre la communauté économique des Etats ouest-africains et les trois pays de l’Aes qui ont rompu avec la Cedeao en janvier dernier.

Bassirou Diomaye Faye s’est rendu pour la première fois en tant que chef d’État au Mali et au Burkina, deux pays voisins. Lors de ses tête-à-tête avec ses homologues, le président dit avoir longuement parlé de la Cedeao avec le chef de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta. Il déclare à la presse que “la position malienne, quoique rigide, n’est pas totalement inflexible”. Diomaye Faye, reconnaît que l’organisation est “très malmenée”, mais selon lui, “nous ne devons pas nous résigner et dire qu’on ne peut plus rien faire. Il y a des difficultés, il faut parler aux uns et aux autres et les comprendre et à partir du niveau de compréhension et des écarts de position, voir ce qu’il est possible de bâtir à partir du socle qui est existant”.

Cependant M. Faye précise ne pas être à Bamako en tant que “médiateur de la Cedeao”, mais pour une “prise de contact qui m’a conduit dans plusieurs autres pays ouest-africains auparavant”. “Je ne suis mandaté par aucune instance de la Cedeao”, a-t-il insisté. Mais il se veut optimiste pour une réconciliation, “je ne désespère pas de voir la Cedeao repartir sur des bases nouvelles qui nous évitent la situation que nous traversons aujourd’hui”, a-t-il souligné.

Même son de cloche à Ouagadougou

Arrivé au Burkina dans l’après-midi de la même journée, le président sénégalais a eu un entretien de quelques heures avec le chef de la transition à Ouagadougou, le capitaine Ibrahim Traoré. Là aussi, il était question des relations entre les deux pays et “l’épineux” sujet du retrait de la Cedeao. A l’issue de ces échanges avec son homologue burkinabè, le président Faye s’est confié,  “je comprends aujourd’hui que les positions soient quelque peu figées, mais je perçois dans chacune de ces positions une fenêtre d’ouverture qui permet de nouer un fil de dialogue”.

Selon la présidence burkinabè, celui qui a été élu en promettant la rupture avec l’ancien système a affirmé l’engagement de son pays aux côtés du Burkina.

Notons que les trois pays du Sahel ont formé l’Alliance des États du Sahel (Aes) et fondé une force anti jihadiste conjointe. Le Sénégal entretient avec ces pays d’importantes relations commerciales et humaines. La situation sécuritaire au Sahel et le risque de propagation au Sénégal réputé pour sa stabilité sont une préoccupation de Dakar.

Adama Tembely/Malikonews.com 

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