Le Niger affirme que les États-Unis vont soumettre un « projet » de « désengagement » de leurs soldats

Le ministre nigérien de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba. © Ministère de l'intérieur du Niger

Le ministère nigérien de l’Intérieur a affirmé mercredi que les États-Unis allaient soumettre prochainement un « projet » sur les « modalités de désengagement » de leurs soldats dans le pays, après la dénonciation par le régime militaire de Niamey d’un accord de coopération avec Washington.

Dans un communiqué, le ministère indique que l’ambassadrice des États-Unis Kathleen FitzGibbon a fait cette annonce lors d’un entretien mercredi avec le ministre nigérien de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba.

Selon la même source, la diplomate américaine a déclaré « que son pays reviendra avec un projet » portant « sur les modalités de désengagement des troupes américaines du territoire nigérien », soit un peu plus de 1.000 soldats. Aucune date n’est renseignée.

Mme FitzGibbon a précisé que les États-Unis ont « pris acte de la décision » nigérienne de dénoncer l’accord militaire et que le projet de désengagement « sera discuté » par les deux parties, ajoute le ministère.

A Washington, Matthew Miller, porte-parole du Département d’État, n’a pas souhaité commenter le communiqué nigérien, affirmant que le statut des soldats américains au Niger restait « globalement » le même pour l’instant.

Les États-Unis ont été « en contact avec les autorités de transition (à Niamey) pour obtenir une clarification » à ce sujet, a-t-il ajouté, affirmant qu’il ne serait pas « productif » de sa part de parler du contenu de ces discussions.

Les quelque 1.000 soldats américains présents au Niger sont engagés dans la lutte antijihadiste au Sahel et disposent d’une importante base de drones à Agadez (nord).

Mi-mars, le Niger avait dénoncé l’accord de coopération signé en 2012 avec les États-Unis estimant que celui-ci avait été « imposé unilatéralement » par Washington.

La rencontre entre le général Toumba et Mme FitzGibbon intervient au lendemain d’un entretien téléphonique entre le chef du régime militaire au Niger, le général Abdourahamane Tiani et le président russe Vladimir Poutine, pour discuter notamment du « renforcement » de leur coopération sécuritaire.

Après son arrivée au pouvoir le 26 juillet dernier, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française et s’est notamment rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des militaires.

Mi-janvier, la Russie avait annoncé avoir convenu d’ »intensifier » sa coopération militaire avec le Niger. Une délégation russe s’était rendue à Niamey en décembre pour discuter avec les militaires et des accords sur le renforcement de la coopération militaire avaient alors été signés.

Avec AFP

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