Le Mali rompt ses relations diplomatiques avec l’Ukraine

Le Mali rompt ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. ©️DR

Le gouvernement malien a annoncé, dimanche 4 août 2024, la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, suite à “l’implication reconnue et assumée” de Kiev dans “l’agression caractérisée du Mali” lors des combats contre des terroristes à Tinzawatène. Le porte-parole de l’agence ukrainienne de renseignement militaire avait avoué “l’implication” de son pays dans cette attaque. Des propos confirmés par Yurii Pyvovarov, ambassadeur de l’Ukraine au Sénégal dans une vidéo.

Le torchon brûle entre Bamako et Kiev. Le Mali a décidé de mettre fin “avec effet immédiat” à ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. L’annonce a été faite par le Ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga à la télévision nationale – ORTM. “Le gouvernement de transition a pris connaissance, avec une profonde stupeur, des propos subversifs par lesquels Andriy Yusov, porte-parole de l’agence ukrainienne de renseignement militaire, a avoué l’implication de l’Ukraine dans une attaque lâche, traître et barbare de groupes armés terroristes ayant entraîné la mort d’éléments des forces de défense et de sécurité maliennes à Tinzawatène, ainsi que des dégâts matériels”, a dénoncé le porte-parole.

Il poursuit que “Ces propos ont été renforcés par Yurii Pyvovarov, ambassadeur de l’Ukraine au Sénégal qui a ouvertement et sans la moindre équivoque, affiché le soutien de son pays au terrorisme international, particulièrement au Mali. Pire, dans leurs commentaires, ces officiels ukrainiens ont annoncé d’autres « résultats » à venir”.

Selon Bamako, “Ces affirmations d’une extrême gravité, n’ayant fait l’objet d’aucun démenti ni d’une condamnation de la part des autorités ukrainiennes, montrent un clair soutien officiel du gouvernement ukrainien au terrorisme en Afrique, au Sahel et plus précisément au Mali”.

“Une agression caractérisée et un soutien au terrorisme international”

Dans sa déclaration, le colonel Maiga estime qu’après “un examen minutieux de la situation, le gouvernement souligne que les actes posés par les autorités ukrainiennes violent la souveraineté du Mali, dépassent le cadre de l’ingérence étrangère, déjà condamnable en soi, et constituent une agression caractérisée du Mali et un soutien au terrorisme international, en violation flagrante du droit international, y compris de la charte des Nations Unies”. Par conséquent, le gouvernement ‘’condamne fermement cette agression ukrainienne et dénonce cette hostilité des autorités ukrainiennes”, s’est-il indigné.

Suite à l’implication avouée de l’Ukraine, le gouvernement malien décide également “la saisine des autorités judiciaires compétentes, suite aux propos de  Andriy Yusov et Yurii Pyvovarov qui constituent des actes de terrorisme et d’apologie du terrorisme”. En outre Bamako décide, “la prise de mesures nécessaires pour prévenir toute déstabilisation du Mali à partir d’Etats africains, notamment à partir d’ambassades ukrainiennes installées dans la sous-région, avec des terroristes déguisés en diplomates”.

Le Sénégal convoque l’ambassadeur de l’Ukraine

Face à cette situation, le ministère sénégalais de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères a fait savoir dans un communiqué que l’ambassadeur, Yurii Pyvovarov a été convoqué. Aux dires du ministre, “il lui a été rappelé les obligations de discrétion, de retenue et de non-ingérence”. “Notre pays qui rejette le terrorisme sous toutes ses formes ne saurait accepter sur son territoire et en aucune manière, des propos et gestes allant dans le sens de l’apologie du terrorisme, surtout lorsque ce dernier vise à déstabiliser un pays frère comme le Mali”, a affirmé le chef de la diplomatie sénégalaise.

Le Burkina condamne également l’Ukraine

De son côté, le gouvernement du Burkina Faso “condamne fermement cet acte d’apologie du terrorisme et s’étonne qu’il soit relayé par l’ambassade d’Ukraine à Dakar”. Ouagadougou interpelle les pays africains a dénoncé “ces actions subversives qui menacent la stabilité du continent”. Les autorités burkinabé soulignent que “l’Ukraine ne doit pas se tromper de combat et devrait s’abstenir de tout soutien de quelque nature que ce soit à ces terroristes”.

Vendredi 26 juillet, l’état-major des armées a annoncé que des violents combats ont eu lieu entre l’armée et la coalition des forces terroristes du Sahel à Tinzawatène avant d’ajouter que suite aux combats, l’armée a enregistré un nombre important de pertes en vies humaines et matérielles.

Au nom de l’AES, Ouagadougou a appuyé Bamako dans son combat contre le terrorisme en lançant des attaques aériennes contre les bases des terroristes.

Adama Tembely/Malikonews.com

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