Le Conseil des droits de l’homme des nations-unies nomme le péruvien Eduardo Gonzalez, en tant que son nouvel expert indépendant sur le Mali

Le péruvien Eduardo Gonzalez, nouvel expert indépendant sur le Mali. © DR

Le péruvien, Eduardo Gonzalez a officiellement pris ses fonctions d’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, le 1er mai, en remplacement du sénégalais, Alioune Tine, dont les rapports accusaient les forces armées maliennes « sur des graves violation » des droits humains. Ce professeur d’université lationo américain a une période d’un an pour appuyer « le gouvernement du Mali dans ses actions de promotion et de protection des droits de l’homme et dans la mise en œuvre des recommandations formulées dans les résolutions du Conseil »

Le 05 avril, le Conseil des droits de l’homme des nations-unies avait annoncé la nomination de Eduardo Gonzalez, ressortissant du Pérou, comme nouvel expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali.

Selon le conseil, le péruvien est « un expert en justice transitionnelle qui a soutenu des processus de vérité, de mémoire et de réparation dans toutes les régions, notamment au Canada, en Colombie, en Tunisie, au Sri Lanka et en Finlande ». Avant d’indiquer qu’il a également contribué « au débat sur la pratique de la réconciliation au sein de l’instance permanente des nations unies sur les questions autochtones et du mécanisme d’experts des nations unies sur les droits des peuples autochtones » M. Gonzalez a aussi été un enseignant à la New School University et au Brooklyn College de New York, et a publié de nombreux ouvrages sur la justice transitionnelle.

Les rapports de Alioune Tine

Bamako a toujours balayé du revers de la main, les accusations portées par le sénégalais et ancien Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au pays, Alioune Tine, en qualifiant ses rapports d’essentiellement « à charge sur la base d’informations non recoupées et exagérément alarmantes ». La dernière confrontation entre M. Tine et le représentant des autorités maliennes, en l’occurrence le ministre de la justice, était fin mars à Genève, lors de la 55ème session du conseil des droits de l’homme.

Ce jour-là, l’ancien expert onusien avait indiqué dans son rapport qu’entre « 2022 et 2023, les violations et atteintes aux droits humains ont augmenté de 85%. Dans le même temps, les abus et atteintes au droit à la vie ont augmenté de 27%; et les cas de violences basées sur le genre documentés ont augmenté de 12% ». Il avait également estimé, qu’en « novembre et décembre 2023, le nombre d’écoles fermées pour cause d’insécurité/de crise humanitaire a augmenté de 2,59%. Cette situation prive près de 495.000 enfants de leur droit à l’éducation, une véritable bombe sociale à l’horizon » Avant de noter ses préoccupations sur la dissolution « depuis décembre 2023 de plusieurs organisations de la société civile par le gouvernement du Mali »

Le ministre Mamadou Kassogué, avait d’abord réagi contre toutes les accusations portées par Alioune Tine, tout en formulant la volonté des autorités maliennes de promouvoir les droits de l’homme « dans le strict respect de sa souveraineté », ainsi qu’en réitérant l’engagement de Bamako, de continuer à soutenir « le mandat de l’expert indépendant et l’encourage à inscrire sa démarche dans une dynamique objective et constructive »

Le mandat des experts des nations-unies

Selon le conseil des droits de l’homme, sa résolution 55/25, adoptée le 4 avril 2024, avait prorogé d’un an « le mandat de l’Expert indépendant afin de lui permettre de continuer l’évaluation de la situation des droits de l’homme dans le pays et de fournir son assistance pour assurer la promotion, la protection et la mise en œuvre des droits de l’homme et renforcer la primauté du droit »

Par ailleurs, le conseil dont le siège se trouve à Genève, avait indiqué que « la résolution demande à l’Expert indépendant, dans le cadre de son mandat, de travailler en étroite collaboration avec tous les organes des nations unies, l’Union africaine, les États voisins et toute autre organisation internationale intéressée, ainsi qu’avec la société civile malienne. La résolution demande également à l’Expert indépendant de lui faire rapport sur la situation des droits de l’homme à sa cinquante-huitième session »

Mohamed Camara /©️ Malikonews.com

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