Le secrétaire général de l’ONU a recommandé mardi au Conseil de sécurité de « reconfigurer » la mission des Nations unies au Mali (Minusma), pour la concentrer, à effectifs constants, sur un nombre limité de « priorités ».
Dans son rapport, Antonio Guterres recommande au Conseil, qui doit voter sur cette question le 29 juin, de prolonger d’un an la mission, à effectifs constants, mais suggère de « rationaliser les tâches de la Minusma autour d’un ensemble limité de priorités afin d’en améliorer l’efficacité globale jusqu’à la fin de la transition politique, prévue pour mars 2024 ». En janvier, à la demande du Conseil de sécurité, il avait publié une évaluation stratégique de la mission créée en 2013 pour aider à stabiliser un Etat menacé d’effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l’effort de paix, défendre les droits humains… Alors que la situation sécuritaire n’a cessé de s’aggraver, il avait alors mis sur la table trois options, d’une augmentation des effectifs à un retrait total des troupes si des conditions clés n’étaient pas remplies.
C’est l’option intermédiaire qu’il recommande mardi. « Comme je l’ai souligné en janvier, le statu quo n’est pas et ne peut pas être une option, ni pour le peuple malien, qui continue de subir des violences innommables et dont le désir ardent d’un avenir meilleur reste inassouvi, ni pour la communauté internationale, qui, depuis 2013, investit massivement dans la stabilisation du pays », insiste-t-il. Ainsi, il recommande au Conseil de sécurité de prolonger d’un an la mission en maintenant le nombre d’effectifs autorisés à leur niveau actuel (13.289 militaires et 1.920 policiers), effectif qui n’est aujourd’hui pas atteint en raison de la difficulté de trouver des pays contributeurs de troupes. « Je compte user de mon autorité pour reconfigurer la mission et déployer le personnel de la composante civile et de la composante personnel en tenue là où il est le plus nécessaire, sur la base des progrès réalisés dans la mise en oeuvre de l’Accord et de la transition politique », précise-t-il.
AFP