L’Afrique du Sud appelée aux urnes le 29 mai pour les élections générales

Le président Cyril Ramaphosa. Crédit photo : Présidence sud-africaine

Trois décennies après l’avènement de la démocratie, l’Afrique du Sud est appelée aux urnes le 29 mai pour choisir un nouveau parlement, qui élira ensuite un nouveau président, un scrutin au cours duquel l’ANC au pouvoir pourrait subir un revers historique. La date des élections générales a été annoncée mardi par le président Cyril Ramaphosa, qui a appelé les électeurs encore non inscrits à le faire en ligne.

« Au-delà de l’accomplissement de notre obligation constitutionnelle, ces prochaines élections sont aussi une célébration de notre parcours démocratique et la détermination à (choisir) l’avenir que nous voulons », a-t-il déclaré, selon un communiqué de ses services.

« J’appelle tous les Sud-Africains à exercer leur droit démocratique à voter et tous ceux qui vont faire campagne à le faire de manière pacifique, en pleine conformité avec la loi », a-t-il ajouté.

Chômage endémique, pauvreté grandissante et inégalités croissantes dans ce pays de quelque 62 millions d’habitants alimentent un mécontentement grandissant qui pourrait se traduire dans les urnes.

Selon les enquêtes d’opinion, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis les premières élections démocratiques du pays en 1994, pourrait pour la première fois perdre sa majorité absolue au parlement et se retrouver contraint de former un gouvernement de coalition.

L’image de cette formation vieille de 110 ans est écornée par les affaires de corruption, le clientélisme et un bilan économique peu reluisant.

L’ANC, grosse machine politique avec des partisans à tous les niveaux de gouvernement, reste cependant une source de fierté pour de nombreux Sud-Africains pour son rôle dans la lutte anti-apartheid.

Cyril Ramaphosa doit présenter le programme de son parti lors d’un grand rassemblement prévu samedi dans le stade de Durban, capitale de la province-clef du KwaZulu-Natal (est) comptant le plus grand nombre d’électeurs.

– « un tournant » –

D’autres partis ont déjà lancé les hostilités, à l’instar du principal parti d’opposition, le parti libéral Alliance démocratique (DA), qui a donné le coup d’envoi de sa campagne le week-end dernier.

L’Alliance démocratique, encore largement perçue comme un parti blanc, a monté une coalition avec dix petites formations politiques.

Le chef de la DA John Steenhuisen a promis de créer deux millions d’emplois, de mettre fin à la crise énergétique et de réduire la criminalité en Afrique du Sud, l’un des pays les plus dangereux du monde avec près de 84 meurtres par jour recensés au cours des trois derniers mois de 2023.

John Steenhuisen a salué l’annonce de la date des élections: « Cette élection est un tournant pour l’Afrique du Sud, et elle survient à un moment où notre nation en a le plus besoin depuis trois décennies », a-t-il dit, en accusant l’ANC de « mauvaise gestion » du pays.

Certains sondages montrent la DA au coude-à-coude avec le deuxième parti d’opposition, le parti de gauche radicale Economic Freedom Fighters (EFF) pour la deuxième place derrière l’ANC.

John Steehuisen a récemment assuré écarter la possibilité d’une coalition avec l’ANC, affirmant vouloir « évincer » le parti au pouvoir, et a fermement refusé de se rapprocher du parti EFF, invoquant de profondes divergences de « valeurs et principes ».

Le sulfureux chef d’EFF aux déclarations provocantes, Julius Malema, a lancé le 10 février la campagne de son parti, qui s’inspire du marxisme-léninisme, en taxant l’ANC d’inaction face aux maux du pays. « 29 mai 2024, c’est parti. Maintenant ou jamais. La victoire est assurée », a-t-il posté mardi sur les réseaux sociaux.

L’ANC détient actuellement 230 des 400 sièges (57,50%) à l’Assemblée nationale, le DA 84 (20,77%) et l’EFF 44 (10,79%).

Quelque 27,5 millions de Sud-Africains inscrits sur les listes électorales sont appelés à ces élections.

Avec AFP

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