Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a rencontré, jeudi dernier, les ambassadeurs et les représentants des organisations internationales accréditées au Mali. L’évolution de la situation sécuritaire à Tinzaouatène dans la région de Kidal et les raisons qui ont motivé la création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel – AES étaient au menu des échanges. Abdoulaye Diop a saisi la balle au bond pour donner la version et la vision du gouvernement sur ces deux sujets.
Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop livre la version du gouvernement sur les récents événements des théâtres de l’opération à Tinzaouatène et la vision de l’AES au corps diplomatique accrédité au Mali. Il s’agissait pour M. Diop de donner des informations fiables.
Concernant, la situation à Tinzaouatène, Abdoulaye Diop a fait le récit des événements. “Une patrouille des Forces armées maliennes – FAMa a subi des attaques de la part des groupes armés terroristes – GAT qui opèrent à la frontière avec l’Algérie”. Il poursuit que “lors des combats, il est vite apparu que les éléments terroristes, initialement engagés, ont bénéficié de renfort important venant de pays voisins en particulier”. “C’est ainsi que s’est mise en place une coalition plutôt inédite entre deux organisations Al Qaïda au Maghreb islamique -JNIM et l’État islamique au Sahel qui se sont réunies pour combattre les FAMa”, a-t-il ajouté.
Abdoulaye Diop a déploré, “nous avons aussi noté que les équipements et les moyens qui ont été engagés par ces GAT dépassaient le matériel militaire qui est régulièrement connu à la disposition de ces groupes. Quand le Mali évaluait pour comprendre la situation, la réponse est très rapidement venue d’un représentant du porte-parole des renseignements militaires ukrainiens qui a annoncé ouvertement que son pays a apporté son soutien au GAT. La confirmation est venue de l’ambassadeur de l’Ukraine à Dakar qui a relayé les mêmes messages de soutien au terrorisme”.
“Le silence de certains partenaires”.
Le ministre des Affaires étrangères s’est dit surpris de “l’omerta” de beaucoup de partenaires et de pays devant “cette agression inacceptable, publiquement avouée et revendiquée par une collusion entre un État et des GAT”. Le ministre Diop tente de rassurer, “tout ceci ne nous détournera pas de notre objectif. Les gens veulent briser la dynamique en cours dans nos pays en utilisant des méthodes perfides. Mais le Burkina-Faso, le Niger et le Mali se défendront. Et nos pays prévaudront”.
Il a, toutefois, remercié les Etats et Organisations qui ont manifesté leur solidarité et compassion au Mali en condamnant cette agression.
La vision de la création de la Confédération de l’AES
Le diplomate a également consacré une partie de son intervention au contexte de la création de la Confédération de l’AES. Étape par étape, il a expliqué les raisons, la vision et les motivations qui ont conduit les trois pays à aller vers ce nouveau cadre d’organisation. Mais avant, il a rappelé les difficultés, les tensions et les incompréhensions que les pays de l’AES ont eu avec la Cédéao. Selon lui, “il fallait sortir du schéma des plaintes pour prendre notre destin en main et répondre aux défis communs afin de mieux organiser la solidarité et renforcer l’unité d’action”.
Pour lui, il est important de mutualiser les ressources économiques et de renforcer la complémentarité, “il ne s’agit pas en tant que telle d’une organisation internationale, c’est une Confédération, une association d’États qui préservent leur souveraineté, mais qui ont décidé de déléguer cette souveraineté dans les piliers sus indiqués”. Devant les diplomates, il souligne que, dans le cadre de cette Confédération, “nous allons poursuivre notre engagement en faveur de l’intégration sous régionale”. Il a précisé que l’AES, “est une nouvelle dynamique mais pas une dynamique qui est dirigée contre des pays, des organisations ou d’autres entités”. Abdoulaye Diop a invité les uns et les autres à respecter ce choix.
Quant au corps diplomatique accrédité au Mali, par la voix de son doyen, Hadi Shebli, ambassadeur de la Palestine à Bamako, a reconnu que chaque État souverain est libre d’établir des relations de coopération de son choix.
Adama Tembely/Malikonews.com