L’AEEM – association des élèves et étudiants du Mali -, dissoute par les autorités pour des faits de violence

Le ministre de l’administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maiga, a informé le conseil des ministres de ce mercredi 13 mars, de la dissolution de l’Association des élèves et étudiants du Mali – AEEM, selon les dispositions relatives aux associations. Le ministre Maïga, a surtout évoqué les raisons qui ont motivé cette décision, notamment les cas de violence et d’affrontements dans les milieux scolaire et universitaire. Il a également évoqué des « accrochages à main armée entre les différents clans de ladite association ».

L’AEEM a été créée il y a plus de trois décennies, le 20 avril 1991, et ses activités avaient été suspendues dans l’espace universitaire « jusqu’à nouvel ordre » par le ministre de l’enseignement supérieur, fin février. Elle a finalement été dissoute par les autorités, ce 13 mars, à en croire le communiqué du conseil des ministres.

Cette association estudiantine s’engageait dans ses objectifs à défendre les causes des élèves et étudiants du pays, mais selon le patron du département de l’administration territoriale, « depuis plusieurs années, force est de constater que l’AEEM ne défend plus les nobles causes des élèves et étudiants conformément à ses objectifs. »

«  Elle a été plusieurs fois accusée d’être responsable de violences et affrontements dans le milieu scolaire et universitaire, caractérisés par de nombreux accrochages à main armée entre les différents clans de ladite association. Le dernier affrontement remonte à la date du 28 février 2024, ayant causé la mort d’un jeune étudiant de la faculté des sciences économiques et de gestion et plusieurs blessés graves », a indiqué M. Maiga. Avant d’affirmer le contexte de ce récent cas de violences dans l’espace universitaire, « ces agissements, d’une extrême gravité, sont survenus dans la perspective du renouvellement des instances du bureau de coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali et ont provoqué la suspension immédiate de ses activités dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre. »

Des pratiques de violences   

Par ailleurs, Abdoulaye Maiga, a dressé un tableau de rappel sur les cas de violences antérieurs de l’association, dans sa communication, « des pratiques similaires ont eu lieu en décembre 2017 entre des factions rivales du comité AEEM de la faculté des sciences et des techniques et provoqué un mort. En octobre 2018, des affrontements à coups d’armes à feu et de machettes, opposant des clans rivaux du comité AEEM de la Faculté de droit privé, ont fait neuf (9) blessés dont deux (2) graves. »

Selon M. Maiga, « à chacun de ces événements malheureux, les forces de sécurité ont fait des descentes inopinées au niveau du siège de l’association, qui se sont soldées par des arrestations de certains membres ayant en leur possession des armes létales, des stupéfiants et de grosses sommes d’argent non justifiées. »

Il estime que ces agissements « sèment des troubles au sein de l’espace scolaire et universitaire et provoquent des perturbations des cours, des assassinats, des meurtres et des destructions de biens publics et privés par des manifestations violentes de rue et des ports illégaux d’armes. »

Au regard de ces constats, l’AEEM a été dissoute, une dissolution qui contribue, selon les autorités, à la réalisation de l’une des recommandations des Assises nationales de la refondation : « pacifier l’espace scolaire et universitaire pour en faire un lieu d’acquisition de savoirs et de connaissances et non de vandalisme et d’agressions permanentes ».

Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com

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