La phase communale du dialogue inter-malien a démarré, dans un contexte de contestation des partis politiques

La phase communale du dialogue inter-malien a démarré, samedi 13 avril. © Comité Dialogue inter-maliens

Toutes les communes du Mali ont commencé à se parler droit dans les yeux, autour des défis cruciaux du pays, depuis ce samedi 13 avril, à travers le dialogue dit inter-malien. Cette phase communale prendra fin, ce 15 avril, et s’ensuivra une phase régionale et nationale, pour officiellement poser, selon l’équipe pilotant cette concertation, les jalons d’un Mali réconcilié. Pourtant, plusieurs partis politiques ont déjà boycotté cette première phase, qui intervient dans un contexte de suspension de leurs activités.

C’est parti pour le dialogue inter-malien, “une initiative personnelle du président de la transition”, le colonel Assimi Goita, pour la paix et la réconciliation afin d’éliminer les racines des conflits communautaire et intercommunautaire dans le pays. Après la concertation nationale et les assises nationales de la refondation, ce dialogue direct inter-malien est le troisième fora de discussion, initié par les autorités de la transition.

« Dans la vision du chef de l’Etat, les maliens ne peuvent plus faire traiter leurs problèmes par procuration, ils sont les maîtres de leur destin commun. Alors, ils doivent se retrouver entre eux, se disputer, se quereller s’il le faut, et au bout de tout, se pardonner et poursuivre leur vie en commun », avait déclaré le président du comité de pilotage, Ousmane Issoufou Maiga, lors du lancement officiel de la phase communale du dialogue au Centre international de conférence de Bamako, ce 13 avril.

Selon la télévision nationale Ortm, cette phase communale a suscité de l’espoir dans toutes les communes du pays, surtout dans le nord du pays, une zone de conflit.

« Je vois que c’est une bonne initiative, une initiative à vraiment saluer », a réagi un participant au dialogue dans la ville de Ménaka, qui a profité pour saluer les autorités, avant de dire que « ça permet aux autorités de connaître les problèmes de toutes les communes du pays »

« Nous attendons de ce dialogue des résultats, qui vont nous permettre de finir avec tout ce que nous avons vécu », a également évoqué, un autre participant du dialogue à Ménaka.

Par ailleurs, un autre participant à cette concertation entre maliens, au nord du pays, a estimé que « c’est la première fois que nous avons l’opportunité de dire ce qu’il faut pour le Mali ».

« Saisir l’opportunité qu’offre ce dialogue inter-malien, pour débattre sans tabou et sans aucune complaisance des maux qui sont à l’origine de nos problèmes afin d’y apporter des propositions ou solutions tangibles », a recommandé le gouverneur de la région de Ménaka.

Le débat continue jusqu’à ce lundi soir, dans toutes les 809 communes du pays, pour permettre aux maliens de faire des propositions sur les défis de la réconciliation et de la paix. Comme avait estimé le chef de la transition, dans son message du nouvel an, « nous, maliennes et maliens, que nous nous donnions la main, afin de reconstruire notre pays et assurer la cohésion nationale »

Pluie de boycott    

En outre, face à la décision de la suspension de leurs activités par les autorités, ce 10 avril, pour des raisons d’ordre public et sécuritaire, plusieurs partis politiques avaient instruit à leurs militants de ne pas prendre part au dialogue. A travers des lettres circulaires, plusieurs grands partis politiques, avaient donné des instructions claires à leurs bases, qui est d’opter pour la politique de la chaise vide durant tous les travaux du dialogue dont la phase communale prendra fin ce lundi 15 avril 2024. 

Ainsi, l’ensemble des partis et regroupement réunis au sein de la nouvelle coalition politiques du 31 mars 2024, déjà opposée aux actions des autorités de la transition, se sont conférés à la déclaration de protestation de leur coalition datant le 11 avril, qui est de ne plus participer à aucune activité organisée par « le gouvernement, y compris le soi-disant dialogue inter-maliens ».

Ce 12 avril, près d’une vingtaine de partis politiques ont instruit à leurs bases de ne pas prendre part aux travaux du dialogue inter-malien, argant ne pas avoir de « mécanisme de participation à ce dialogue en dehors » de leurs activités politiques.

Parmi les grands partis du pays, l’Union pour la république et la démocratie – URD, avait d’abord demandé aux autorités de « reconsidérer » le décret de suspension des activités des partis politiques, dans sa déclaration de principe, publiée ce 11 avril. Avant de notifier aux militants, la participation “active” du parti au dialogue inter – malien afin de « poser définitivement, les jalons d’une réconciliation vraie » ainsi que dans « l’espoir d’être entendu et s’inscrivant dans le cadre d’un dépassement de soi ».

 

Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com

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