Les autorités libyennes ont renvoyé mercredi dans leur pays 350 migrants égyptiens qui séjournaient illégalement en Libye, selon un responsable.
« L’Organe de lutte contre l’immigration clandestine a entamé les démarches de renvoi de 350 ressortissants égyptiens en situation irrégulière », a déclaré mercredi le colonel Haytham Belgassem Ammar, porte-parole de cette institution rattachée au ministère de l’Intérieur.
« D’autres expulsions sont prévues dans les prochains jours », a indiqué M. Ammar, lors d’une conférence de presse.
En 2023, un total de « 23.361 migrants de nationalités africaines et asiatiques, la plupart originaires du Nigeria » ont été renvoyés de Libye dans leurs pays, d’après cette source.
Mardi, 323 Nigérians, en majorité des femmes, ont été renvoyés dans leur pays depuis les aéroports de Tripoli (nord-ouest) et de Benghazi (nord-est).
Lors de deux opérations similaires à celle de mercredi, la Libye avait rapatrié 600 Egyptiens le 6 novembre et plus de 650 Egyptiens mi-décembre, reconduits vers le poste-frontière d’Emsaed avec l’Egypte, à près de 1.400 kilomètres à l’est de Tripoli.
Le nouveau groupe de migrants égyptiens, tous des hommes dont certains encore mineurs, seront eux aussi reconduits à la frontière terrestre avec leur pays.
« J’allais effectuer la traversée vers Lampedusa en Italie quand j’ai été appréhendé », a confié à l’AFP Ziyad Salama Abdellatif, un Egyptien de 16 ans, qui a « passé neuf heures en mer » avant d’être intercepté à la hauteur de la 3e plateforme offshore du champ al-Bouri, proche de la Tunisie et situé à environ 120 kilomètres au large de la Libye.
Ramené à Zouara, ville frontalière située à 120 kilomètres de Tripoli, il a été incarcéré à Zawiya (45 kilomètres à l’ouest de Tripoli), avant d’être transféré d’un centre de détention à l’autre « pendant 22 jours ».
Son compatriote, Bakri Mohamad Sobhi, « entré illégalement en Libye en août », a raconté avoir été arrêté à un barrage de sécurité à Ras Lanouf, l’un des terminaux pétroliers les plus importants du pays, et incarcéré pendant trois mois.
Si de nombreux Egyptiens viennent en Libye dans l’espoir de gagner l’Europe par la mer, des milliers d’autres y vivent illégalement pendant des années, travaillant dans l’agriculture, le bâtiment ou le commerce.
Passeurs et trafiquants profitent du climat d’instabilité qui règne en Libye depuis la chute du régime de l’ancien dictateur, Mouammar Kadhafi, en 2011. Le pays, divisé entre autorités rivales à l’est et à l’ouest, est situé à quelque 300 kilomètres des côtes italienne et est devenu une plaque tournante pour des dizaines de milliers de candidats à l’émigration clandestine.
Avec AFP